Expo, performances, soirées 3×1, ateliers : le MAIF Social Club propose au public de réfléchir autour de l’intelligence artificielle entre le 18 mai et le 2 août 2018. Il s’agira notamment d’explorer, à travers l’expérimentation de 8 œuvres, la manière dont nos attentions participent à construire nos intelligences et à discuter cette construction.
CODEZ !
“Toute technologie suffisamment développée se confond avec la magie.” – Arthur C. Clarke
De quoi IA est-il le nom ? Derrière ces deux lettres, nous utilisons volontiers le doux oxymore d’Intelligence Artificielle, là où il serait peut-être plus juste de parler d’Informatique Avancé.
C’est l’Intelligence comme propriété avant tout humaine que Chloé Tournier, David Berbain et l’équipe du MAIF Social Club mettent au cœur de sa proposition artistique et expérientielle durant trois mois. Attention, Intelligences !, l’exposition en libre accès questionne nos capacités d’attention, de présence à soi et aux autres, à l’heure de la sur-sollicitation numérique. Prière de bien vouloir toucher et tester les œuvres.
En parallèle, des initiatives à expérimenter : Spoon – la créature artificielle-, Plantoid la plante 3.0, Terra data, les vidéos qui donnent les clés de compréhension de cette néolangue technique. Les soirées 3×1 laissent la part belle à la magie et questionnent nos capacités émotionnelles et projections sociales sur les machines. Des temps de débats d’idées pour appréhender les enjeux du monde à venir, mis en regard de proposition artistiques joyeuses sans être légères. Et pour cet été, le MAIF Social Club vous prescrit une bonne digitale détox ! Débranchez tout et reconnectez-vous… à vous ! Pas d’inquiétude, on vous accompagne, avec des ateliers cocooning, pour adultes et enfants, mais aussi un stage de vacances estivaux pour adolescents « zappés comme jamais ».
Retrouvez le programme de cet événement ici.
Focus sur l’exposition Attention Intelligences !
Pour découvrir l’exposition en avant-première, rendez-vous le samedi 19 mai de 14h à 19h pour le vernissage (en libre accès) ! Au programme : visites commentées par les commissaires, rencontres avec les artistes et entresorts pour mesurer vos capacités d’attention.
“Attention Intelligences ! est comme un voyage au cœur de nos pensées, dans ces régions du corps où se mélangent nos fonctions vitales, notre capacité à interagir avec le monde et avec les autres, nos imaginaires, nos amours. « Je suis les liens que je tisse » disait Albert Jacquard. Dans notre corps, les éléments qui permettent cela sont les neurones. Qui tissent entre eux les liens de notre pensée. La fabrication et la durée de ces liens dépendent de nos habitudes de vie, de l’histoire de notre famille, de notre curiosité, de notre écologie de vie. C’est la qualité de ces liens qui développe nos différentes formes d’intelligences et de conscience.
Pour être à leur aise dans le monde, les humains développent des milliers de techniques de plus en plus sophistiquées. Certaines deviennent tellement complexes qu’on les appelle intelligences artificielles. Ce sont des outils d’une efficacité à l’allure magique. À tel point que certains humains croient voir leur reflet dans ces machines, qu’ils se mettent à craindre ou à adorer. Nous imaginons et concevons des techniques, et, en retour, ces techniques contribuent à fabri- quer les liens entre nos neurones. Donc, suivant les techniques que je maî- trise je suis attentif différemment. Ce qu’offre cette exposition, c’est la tenta- tive d’aborder quelques phénomènes d’attention au travers des expériences esthétiques, à partir d’œuvres qui toutes jouent entre poésie et technologie. On pourra aussi, tenter de se regarder en train de regarder, nous emparer de la construction de notre pensée, intime et collective. – Antoine Conjard, directeur de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences
Je suis impacté par les liens que je tisse avec mon environnement, comment en prendre conscience ?
Le Soleidoscope * (2018) de Yann Nguema, rappelle un objet que l’on connait, le kaléidoscope. Utilisé ici comme un miroir, vous verrez votre portrait imbriqué à celui d’une dizaine d’autres individus donnant un être protéiforme. L’artiste vous propose également de plonger à l’intérieur de votre propre corps avec l’installation interactive Anato-me * (2018) : grâce à un dispositif d’écrans, vous créez par la position de votre buste face à l’œuvre un reflet virtuel synthétisé à l’aide d’une base de données médicales. L’artiste utilise cette base de données scientifiques pour produire de l’art et de la poésie : vous reconnaitrez-vous ? Mouvement inverse, l’œuvre Fresque # 2 (2018) de Lionel Palun vous reconnait-elle ? Elle se met en mouvement selon le regard que vous lui portez.
Ma capacité d’attention disponible est limitée : qu’en est-il de celle des machines ?
L’œuvre du photographe Jean Frémiot, Sous le socle du monde (2013), questionne la manière avec laquelle votre rapport aux machines transforme votre attention au monde. Et comment ces machines se connectent-elles, au monde, de leur côté. Et quand les machines vous regardent, que se passe-t-il ? C’est la question que nous nous sommes posée devant l’œuvre de Nicolas Gourault et Antoine Chapon, Faces in the mist (2017) : un programme de reconnaissance faciale utilisé à contre-emploi qui vous montrera les limites de cet exercice.
Suis-je attentionné quand je suis attentif ?
Être attentif, c’est aussi être attentionné. Mais alors, l’attention que vous donnez à vos machines signifie-t-elle que vous prenez soin d’elles ? Frédéric Deslias et Laura Couto Rosado vous invite à manipuler Ƭi * (2018) qui réagira en fonction de l’attention que vous lui portez. Si vous êtes attentionnés à l’égard des machines, l’oeuvre Artefact – AI-Kô, (2018) de Joris Mathieu et Nicolas Boudier, vous plongera dans un monde d’anticipation où il est fait l’hypothèse que les humains ont disparu. Alors, qu’advient-il des artefacts ?