De plus en plus de dirigeants déclarent vouloir faire de leur entreprise une AI-first Company. Bien souvent, le retour à la réalité est cruel…. et le chemin de croix du DSI commence.
Pas facile de devenir une AI-first Company.
Après le mobile-first Company, il y a eu le data-first Company. Et puis, un jour d’octobre 2017, Sundar Pichai, le Directeur général de Google nous a annoncé que Google allait devenir une AI-first Company.
L’expression s’est répandue comme un feu de savane à travers la planète.
Mais de quoi parle-t-on ? On parle avant tout de maturité technologique. Le niveau de maturité technologique d’une entreprise – à ne pas confondre avec le Technology readiness level (TRL), l’échelle d’évaluation d’une technologie elle-même – est lié à son histoire, à son activité, à la pression concurrentielle et à sa capacité à se transformer. Et c’est principalement sur ce dernier point que l’on peut mesurer l’impact des dirigeants sur l’organisation.
Le degré de maturité technologique reste évidemment subjectif.
C’est pour cette raison que nous avons développé une approche simplifiée permettant d’évaluer la maturité technologique d’une organisation (et donc sa capacité d’intégrer des solutions d’intelligence artificielle).
Le niveau F (comme « Fastidieux ») correspond à un traitement non informatisé. Il s’agit de certaines entreprises artisanales, par exemple.
Le niveau E (comme « Elémentaire ») correspond à un degré d’informatisation traditionnel et classique de l’entreprise.
Le niveau D (comme « Débutant ») correspond aux premières tentatives d’automatisation par des macros XLS ou des scripts simples. C’est, d’expérience, la situation de la majorité des PME non technologiques.
Le niveau C (comme « Candidat ») correspond au déploiement de certaines technologies d’automatisation et d’IA et une gestion balbutiante des données. Certains ETI et de grandes entreprises françaises sont concernées.
Le niveau B (comme « Buena vista ») correspond au déploiement de l’automatisation et de l’IA dans de multiples processus et une gouvernance organisée des données. Ce niveau concerne essentiellement les sociétés technologiques.
Le niveau A (comme « Alta vista») correspond à l’automatisation stratégique des processus de l’entreprise. Les données sont gérées, de manière proactive, dans un Data Lab. En France, … c’est très très rare.
Cette graduation est absolument essentielle pour fixer le niveau de maturité IA réel de l’entreprise.
Très peu d’entreprises sur la planète ont atteint le niveau « A » en 2018.
Seules ces entreprises peuvent être considérées comme des « AI-first Company ». Pour les autres, il s’agit toujours du même processus transformation numérique, en cours depuis de nombreuses années.
Il me semble absolument indispensable de respecter les étapes de ce processus afin que les collaborateurs intègrent efficacement ces nouveaux outils et se les approprient.
Bref, ne pas confondre vitesse et précipitation.