Depuis la création du cabinet demain.ai, il y a 5 mois déjà, nous assistons avec surprise à des comportements assez peu rationnels de la part des dirigeants économiques qui peinent parfois à saisir les enjeux de l’intelligence artificielle.
Ils n’anticipent pas les impacts sur leur propre business, et surtout, ils n’anticipent pas les impacts prévisibles sur le modèle économique de l’entreprise dont ils ont la responsabilité.
Il faut dire qu’il n’est pas évident de s’y retrouver dans « la jungle du blabla » où se côtoient le meilleur comme le pire. Les dirigeants doivent agir en dirigeants, c’est à dire revenir dans le monde réel où ils excellent.
En matière de business, s’éloigner de la philosophie et de la métaphysique est salutaire.
Les dirigeants auraient tout intérêt à détourner leur regard des thuriféraires qui pointent du doigt à longueur de journée la menace de l’IA forte.
Ils ont, par contre, tout intérêt à réfléchir au processus d’innovation en cours et au risque d’être disrupté. Stéphane Mallard, dans son dernier ouvrage : « disruption », parle quand à lui d’une « révolution universelle » en cours.
Mais la posture du chef d’entreprise n’est pas confortable !
Il s’agit de se remettre en question, de suivre au plus près les évolutions technologiques, de les anticiper, d’innover,… Pour certains, l’effort est (trop) grand.
Ils préfèrent maintenir le plus longtemps possible une sorte de statu quo, quitte à assister à la « ringardisation » de leur offre. Arc-boutés sur des certitudes, « protégés » par des « réglementations ».
Il est bien connu que l’hubris de certains patrons conduit à la faillite des entreprises qu’ils dirigent.
Autre sujet de réflexion, bridant l’action : l’éthique.
En matière d’intelligence artificielle, les risques éthiques existent. C’est une réalité. Mais pourquoi focaliser le débat sur ce sujet? N’oublions pas que de nombreuses entreprises françaises ont établi, de longue date, des codes de conduite internes et développent une stratégie RSE exemplaire. Pendant que nous discutons, d’autres agissent. Faisons confiance aux entreprises françaises pour développer une IA éthique.
N’oublions pas que, pendant les débats, le train passe….
Pour compléter le panorama, arrêtons nous quelques instants sur la thématique : emploi et IA. Je ne vais évidemment pas entrer dans le débat aujourd’hui banalisé : Joseph Schumpeter a-t-il tort ou raison ?
Ce débat est absolument stérile car on n’en sait rien !
Par contre, il est absolument évident que l’absence d’action renforce l’exposition de l’entreprise à la disruption.
Comme Monsieur Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique, l’indiquait vendredi 29 juin devant les éditeurs de la Presse Professionnelle et spécialisée : « … préférez-vous être tous morts… ou bien que quelques uns s’en sortent ? … ».
Pour les entreprises, la survie et la croissance passent par l’action et l’intégration de solutions d’intelligence artificielle.