Certaines universités sont riches d’histoires impressionnantes remontant à près de mille ans. C’est le cas de celle d’Oxford qui fut fondée vers 1096 et qui est aujourd’hui la plus ancienne université anglophone au monde.
De telles institutions ont un équilibre à maintenir. Alors comment peuvent-elles honorer le riche patrimoine de leur institution tout en étant reconnues comme une université à la pointe de l’innovation ? Les données sont capables de les aider et de leur permettre de rester les pionniers de l’invention et de l’apprentissage au XXIe siècle. Voici quelques exemples de la manière dont la technologie peut changer le paradigme de l’éducation, sans perdre de vue son histoire et ses valeurs.
Des espaces plus intelligents
Que l’institution soit vieille de plusieurs centaines d’années ou qu’il s’agisse d’un campus plus récent, toute université tient à s’assurer qu’elle utilise ses bâtiments de manière aussi productive que possible. Ainsi, en saisissant les bonnes données, il est possible de guider les étudiants vers le bureau ou l’ordinateur disponible le plus proche dans un espace donné et déjà utilisé. De cette façon, les étudiants ne sont pas dispersés dans une grande bibliothèque devant être éclairée et chauffée, ce qui permet également de gagner en efficacité énergétique.
La technologie sans fil utilisée ces dernières années pour aider les universités à mieux exploiter leurs actifs n’est pas encore assez précise. Généralement, elles ne sont capables d’obtenir des détails de localisation que jusqu’à une dizaine de mètres, ce qui ne permet pas vraiment de savoir si un étudiant se trouve dans une salle de cours ou bien dans le café d’en face. Ces données vagues ne suffisent alors pas pour planifier avec précision.
L’alternative désormais répandue dans l’industrie est celle des balises Bluetooth qui peuvent assurer une précision d’un à trois mètres. Les récentes innovations permettent de virtualiser la matrice Bluetooth au sein d’un réseau sans fil pour la rendre encore plus efficace et performante en agissant comme huit balises Bluetooth sur un point d’accès. Ainsi, il est encore plus facile de planifier l’utilisation des bâtiments et de réduire les cas où une université chauffe et éclaire un bâtiment entier pour seulement 30 % de son occupation. De plus, celles-ci pourront quantifier la valeur que les futurs investissements généreront. En observant l’utilisation actuelle et en utilisant les données pour prévoir l’utilisation future, ces institutions pourront en effet créer un argumentaire plus solide pour la planification future.
Un bien-être optimal grâce aux tendances de localisation
Le bien-être des étudiants est un aspect de plus en plus important pour les universités. Les universités de Nice, Angers et Besançon ont par exemple récemment lancé des initiatives dédiées à ce sujet pour soutenir leurs étudiants. Les questions de bien-être, telles que la santé mentale, sont des aspects clés de ce soutien indispensable, mais il est souvent difficile pour les universités d’interagir avec les étudiants sur ces questions, car beaucoup de ceux qui éprouvent des difficultés restent silencieux jusqu’à leur décrochage. Ces institutions doivent donc trouver un moyen de repérer ces comportements avant qu’il ne soit trop tard.
Les services de localisation peuvent également apporter des solutions dans ces cas. Les universités peuvent observer la façon dont les étudiants se déplacent sur le campus et créer des modèles de métadonnées qui constituent une moyenne pour chacun d’entre eux. Si les étudiants limitent leurs déplacements sur le campus ou cessent d’assister aux cours, cela pourrait être le signe d’une tendance dont l’université devrait tenir compte. Les données anonymes agrégées que les établissements peuvent générer peuvent également constituer l’aperçu utile dont elles ont besoin pour déterminer si une attention supplémentaire doit être portée au soin pastoral.
En apportant leur aide le plus tôt possible, les institutions peuvent remplir leur mission : se soucier de leurs étudiants et veiller à ce qu’ils vivent une expérience positive, saine et sécurisée.
Des journées portes ouvertes revisitées
Les universités veulent attirer les meilleurs talents pour étudier sur leur campus. Il est donc important de faire une bonne première impression aux étudiants potentiels lors des journées portes ouvertes. Il s’agit en effet d’un marché concurrentiel et comme les étudiants potentiels choisissent généralement plusieurs options avant de faire leur choix, les universités veulent être en première ligne lorsque la décision finale est prise.
Alors que de nombreux établissements se sont récemment orientées vers des journées portes ouvertes virtuelles en raison de la pandémie mondiale, beaucoup en ont profité pour se réinventer et réfléchir à ce à quoi pourraient et devraient ressembler les prochaines portes ouvertes physiques.
Prenons l’exemple d’une personne souhaitant étudier l’ingénierie : chaque université connaît ses points forts et ses installations en rapport avec le programme d’ingénierie et voudra organiser une visite adaptée à ces candidats. Dans un environnement où les services de localisation sont activés, les universités peuvent créer une application proposant une visite personnalisée en fonction du profil de l’étudiant. En mettant en évidence les parties du campus qui correspondent le mieux à leurs besoins, elles donnent une vision réaliste de ce à quoi ressemblerait leur vie universitaire. En outre, il est possible de voir combien de personnes ont participé à une visite particulière et comment elles ont réagi à celle-ci. Ces informations peuvent aussi contribuer à améliorer les visites à l’avenir.
La nécessité de transformer les données en insights
Le monde est en train de changer. Le modèle de suivi et de localisation largement utilisé pour surveiller la localisation et la proximité des infections/personnes infectées pourrait constituer la base de la manière dont nous suivrons les mouvements dans les espaces publics au-delà de la pandémie. Cela signifie que les institutions devront acquérir de nouvelles compétences pour traiter les données et les utiliser de manière responsable, conformément au RGPD.
En effet, les données sont sans valeur tant qu’elles n’ont pas d’utilité. Les universités devraient envisager d’investir non seulement dans l’infrastructure nécessaire à la collecte de celles-ci, mais aussi dans les outils permettant de les interpréter et de les comprendre. Avoir accès aux algorithmes et à la représentation graphique des informations permet d’obtenir un nouveau niveau de détail inaccessible auparavant, tout en étant facile à comprendre et donc à utiliser. Cette vision sera à la base des changements à venir, non seulement pour les universités mais aussi pour la société toute entière.