Dans le cadre de son émission La Méthode Scientifique sur France Culture, Nicolas Martin a organisé une table ronde dédiée aux révolutions de l’intelligence. Retour en vidéo sur l’émission du 6 avril dernier autour de la question “A quand un Nobel pour une Intelligence artificielle ?”.
Animée par Nicolas Martin cette table ronde sciences réunissait Laurence Devillers, chercheuse et professeure à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, Benjamin Bayart, militant pour les libertés fondamentales dans la société de l’information par la neutralité du net et le logiciel libre, et Jean Ponce, professeur, directeur du Département d’Informatique de l’Ecole Normale Supérieure.
La présentation France Culture : “Un algorithme est-il condamné à rester un “idiot savant” ? Quelles perspectives pour la recherche en robotique dans les années à venir ? Le développement du Deep Learning marque-t-il un premier pas vers l’avènement d’une intelligence artificielle générale ? Bienvenue dans cet auguste amphithéâtre et merci d’être venus si nombreux.
Le très regretté Stephen Hawking, dont personne dans cette docte assemblée ici réunie ne peut mettre en doute l’intelligence, déclarait à propos de l’intelligence artificielle :
“Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l’humanité” et il précise “Une fois que les hommes auraient développé l’intelligence artificielle, celle-ci décollerait seule, et se redéfinirait de plus en plus vite. Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés”.
Stephen Hawking n’est pas le seul à mettre en garde l’humanité contre l’émergence d’une intelligence artificielle forte, une IA générale qui nous ferait plier le genou. Avec lui, Elon Musk, le patron de SpaceX et Tesla, Bill Gates, l’ancien patron de Microsoft, Mustafa Suleyman, de la société DeepMind, et j’en passe…
Faut-il croire ces esprits éclairés ? Faut-il s’inquiéter du développement exponentiel de la puissance de calcul des machines et en suivant la loi de Moore, se préoccuper de l’avènement prochain d’une singularité informatique ou peut-on, à l’inverse, dormir sur nos deux oreilles, en constatant que certes, battre les champions du monde du jeu de go ou d’échec, c’est plutôt pas mal, mais que nous ne sommes pas vraiment menacés tant que les faits d’armes de l’IA sont de gagner une partie de Jeopardy. Bref, pour résumer la pensée de Gérard Berry, informaticien, professeur au Collège de France et médaille d’or du CNRS : l’ordinateur n’est pas dangereux par supplément de conscience, mais parce qu’il est complètement con.
Prix Nobel ou bonnet d’âne : c’est ce dilemme que nous allons tenter d’élucider au cours de cette table ronde, en compagnie de Laurence Devillers, professeure d’informatique à Sorbonne Universités, chercheuse au Laboratoire d’Informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur, Benjamin Bayart, président de la fédération des fournisseurs d’accès à internet associatifs et co-fondateur de la Quadrature du net, et Jean Ponce, professeur à l’Ecole Normale Supérieure, en détachement à INRIA, où vous dirigez la collaboration avec l’Université de New-York.