Le Galapagos Conservation Trust (GCT) est un organisme britannique de sauvegarde des espèces des îles Galápagos, au large de l’Équateur. Elles concentrent de nombreuses espèces endémiques. Toutefois, chaque année, plus de huit tonnes de déchets plastiques, provenant du continent, inondent les plages de ces îles. Afin de mettre fin à ce phénomène, le GCT avec l’aide de l’institut de recherche océanographique et atmosphérique d’Utrecht a développé un outil utilisant notamment l’intelligence artificielle pour optimiser le nettoyage des côtes.
Une solution pour répondre à un problème environnemental
Les îles Galápagos, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, abritent une faune unique au monde, comme en attestent les tortues géantes portant le nom de ces îles. Les tonnes de déchets recouvrant les plages représentent une menace majeure pour la vie sauvage, car les microparticules de plastiques sont ingérées par les animaux, ce qui a pour conséquence de détériorer leur santé et donc, de les tuer.
Stephanie Ypma, chercheur à l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas, est l’une des expertes qui ont élaboré une solution présentée en avril lors de la EGU General Assembly. Elle permet de faciliter le nettoyage du littoral des Galápagos, qui est à l’heure actuelle impossible à réaliser en totalité, faute de moyens financiers conséquents. L’outil sert à localiser en amont, l’arrivée de déchets sur les côtés, afin de savoir où ils vont atterrir en masse et donc localiser les points stratégiques de nettoyage.
Un modèle de machine learning entraîné à l’aide de données GPS
La plateforme fonctionne à l’aide d’un modèle de machine learning. Cet outil est semblable à une carte météorologique animée. Grâce à une simulation, elle montre comment le plastique flotte sur l’océan (trajectoire, vitesse, etc.) et l’endroit où il va s’échouer. Plusieurs paramètres sont pris en compte, comme la composition des particules de plastiques, les flux océaniques ou la marée. Elle stocke ensuite l’ensemble de ces informations, que le modèle apprend afin de fonctionner.
Parallèlement à cela, plusieurs capteurs flottants dotés de balises GPS mesurent le mouvement de l’eau vers la Terre. L’ensemble des données recueillies seront exploitées d’ici cet été pour entraîner le modèle et fournir une prévision fiable de l’arrivée des déchets sur ces îles.
Ce logiciel va contribuer à changer les méthodes de nettoyage sur l’île. Selon Stephanie Ypma, il y aurait probablement beaucoup que huit tonnes de déchets, puisque seul 1 % des côtes fait l’objet d’un nettoyage drastique. “Nos premiers résultats sont prometteurs”, a garanti la chercheuse, qui pense que son modèle pourra lutter à l’avenir, contre la pollution sur les îles du Pacifique.