David Clark Cause, créée par le philanthrope David Clark, est à l’initiative de Call for Code, le plus grand engagement de développeurs à ce jour. C’est à Paris que Call for Code Global a été lancée lors de la conférence Viva Tech 2018 avec le concours d’Emmanuel Macron et de la présidente d’IBM, Ginny Rometty. Pour cette édition 2021, les développeurs devaient soumettre des projets pour lutter contre les effets du changement climatique et c’est Trashtag, l’équipe française de l’ISEP qui a remporté le Défi Universitaire de cet appel.
C’est en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, de la fondation Linux et d’IBM qu’a été créé ce Challenge. Ce dernier invite les développeurs, start-ups, universitaires et ONG du monde entier à créer et à contribuer à des projets technologiques innovants open-source qui permettent de résoudre les grands défis sociétaux mondiaux. Cette année, les solutions basées sur l’intelligence artificielle, le cloud computing, l’IoT…se sont attaqués à trois des 17 objectifs de développement durable des Nations-Unies :
- L’eau potable et l’assainissement
- zéro faim
- une production responsable et une consommation verte.
Les projets doivent avoir un réel impact écologique mais une très faible empreinte.
30 millions de dollars apportés par IBM, acteur du développement durable
Depuis les années 1990, IBM a décidé de limiter l’impact écologique de ses entreprises et a entrepris des travaux de recherche et de développement dans cet objectif. L’entreprise a apporté son soutien à l’Accord de Paris en 2015, a adhéré récemment au Climate Leadership Council. En2020, IBM a lancé “Future of Climate”, une initiative regroupant des chercheurs mondiaux, spécialistes du développement d’innovations comme le cloud hybride durable, des plateformes d’IA dédiées au climat ou à l’accélération de la décarbonation. C’était donc une évidence pour IBM de rejoindre Call for Code pour un environnement durable et de lui apporter un soutien financier de 30 millions de dollars.
Trashtag, l’équipe française lauréate du Défi Universitaire
Maë Bain, Erwann David et Adrian Kinsey-Hillou, étudiants en cycle d’ingénieur du numérique à l’ISEP, sont les lauréats de ce challenge avec un projet conçu autour de la blockchain et l’intelligence artificielle. L’objectif de celui-ci est de “lutter contre la pollution sauvage tout en développant les ressources financières des populations les plus fragiles”
Le projet
Un des défis majeurs de notre société est la dépollution des océans et des milieux naturels envahis par presque 10 millions de tonnes de déchets chaque année. Les “Trashtag Warriors” ont conçu un “modèle d’emploi décentralisé qui crée un intérêt économique pour une action positive”. Des photos des zones polluées sont envoyées sur la plateforme, puis ensuite, celles des mêmes zones nettoyées. L’IA permet de valider ensuite le nettoyage et ceux qui l’ont effectué reçoivent une rétribution sous forme de jobcoin qu’ils pourront échanger par la suite avec une monnaie ayant un cours officiel.
Lors d’une interview, Maë Bain a déclaré :
“De nombreux déchets sont abandonnés partout dans le monde. Au mieux, ils défigurent le paysage, au pire, ils peuvent être dangereux pour les populations et l’environnement. Dans certains pays, la pollution de l’eau par les déchets plastiques provoque l’apparition de maladies, comme le choléra, la dysenterie… Et certaines zones du monde les plus polluées sont celles où il y a le plus de pauvreté. L’idée a donc été de connecter ces deux problématiques via la crypto-finance. Notre ambition est de créer un cercle vertueux économique en rémunérant le ramassage de déchets abandonnés.”
Adrian Kinsey-Hillou a ajouté :
“Concrètement, si un utilisateur identifie un lieu contaminé par la pollution sauvage, il peut prendre en photo les déchets, se retrousser les manches pour tout ramasser puis reprendre une photo pour montrer le travail effectué. Ces photos sont ensuite envoyées dans notre moteur de vérification. Si l’action est validée, l’utilisateur est récompensé par un montant en cryptomonnaie. Cette somme est déterminée par une intelligence artificielle et dépend de la quantité de détritus ramassés. Notre cryptomonnaie est ensuite échangeable avec d’autres cryptomonnaies, et par extension, avec des monnaies ayant un cours officiel.”
Erwann David conclut :
” Avec notre application, un grand nombre de personnes, en particulier dans les pays en développement, pourront ainsi subvenir à leurs besoins grâce à l’argent dégagé pour protéger l’environnement. Trashtag jette les bases d’une nouvelle forme d’emploi, 100% numérique, accessible à tous, décentralisée, répondant aux objectifs de développement durable fixés par l’ONU”.
Avenir du projet
Au sujet du futur de ce projet, Adrian Kinsley-Hillou déclare :
” Nous sommes allées à la COP26 pour présenter Trashtag et démontrer comment la technologie pouvait apporter des solutions concrètes en matière de protection de l’environnement. Nous avons eu un accueil très positif de la part d’un grand nombre d’acteurs politiques, d’entrepreneurs, d’associations et de fonds d’investissements « verts ». Le fait de relever le double défi de la pollution et d’un accès à un revenu est un point fort de notre projet. Il suffit d’un smartphone pour utiliser notre application et il faut savoir que les smartphones connectés à Internet sont très répandus dans les pays en voie de développement. En 2020 par exemple, 45% de la population d’Afrique sub-saharienne disposait d’un smartphone et ce chiffre devrait significativement croitre dans les années à venir. Nous allons présenter un dossier pour rejoindre l’incubateur de l’ISEP. L’idée est de challenger nos idées, d’ajuster le concept pour aller au-delà du projet que nous avons présenté à Call for Code.”