L’intelligence artificielle, on en parle beaucoup. Mais comment passer à l’IA quand on est une TPE, PME ou ETI et pour quels bénéfices ? Nos contributeurs experts : fondateurs, dirigeants et cadres dans l’intelligence artificielle ou dans des cabinets de conseil en transformation numérique vous éclairent sur le sujet.
Transformation numérique : comment passer à l’IA ?
Qu’est-ce que l’IA et quels sont ses apports à l’entreprise ?
Olivier Mégean, directeur du cabinet de conseil Demain.ai appelle les dirigeants à se réveiller. Il affirme que “Pour les entreprises, la survie et la croissance passent par l’action et l’intégration de solutions d’intelligence artificielle”. Il tient au passage à mettre fin aux craintes et fantasmes sur l’intelligence artificielle.
Neil Sholay, VP Digital chez Oracle EMEA présente 6 degrés d’automatisation tirés du modèle d’évaluation d’automatisation de la supply chain mis au point par Gartner. Il permet ainsi aux décideurs de faire le point sur leur niveau d’automatisation actuel. Mais également, sur le chemin restant à parcourir dans leur transformation numérique.
Stéphane de Jotemps, VP Sales chez Skillsoft France explique comment l’IA et la Data Science transforment aujourd’hui tant les usages professionnels que la création de valeur des entreprises.
L’intelligence artificielle et l’emploi
L’adoption de l’intelligence artificielle en entreprise suscite des craintes pour les emplois. Jean Luc Marini, directeur du Laboratoire d’IA d’Axys Consultants affirme pourtant que l’IA ne doit pas remplacer les employés. Il appelle à une hybridation : l’IA et la machine font certaines choses bien mieux que l’homme. Notamment les tâches les plus répétitives. Pour lui, “quand l’humain doit agir comme un robot pour accomplir sa tâche, automatiser ce travail relève du bon sens”. En revanche, “même si la machine nous dépasse sur certains volets, celles des tâches de computation et tâches répétitives, nous serons toujours plus en capacité d’innover et de créer”. Il estime que pour une entreprise, remplacer un collaborateur, c’est peut-être perdre de la connaissance et un apport autre à l’entreprise. Les apports de l’humain et de l’IA sont différents. Il invite donc à une collaboration entre l’IA et l’homme plutôt qu’à une mise en compétition.
Mettre en oeuvre l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle est un outil extrêmement puissant. Cependant, son adoption réclame beaucoup de pragmatisme et un cap clairement défini. Selon le profil de l’entreprise, la première question que l’on peut se poser est de savoir si l’on doit chercher à développer et utiliser des outils en interne ou recourir à des solutions existantes, et dans quelle mesure.
Anastasia Lieva, responsable datascience chez Comwatt invite donc les entreprises à s’interroger sur la pertinence de se lancer dans un projet de datascience sur-mesure. Pour elle, si l’on s’engage sur un projet sur-mesure en interne, “Même avec un objectif clairement défini, on n’est pas certain d’y arriver. Mais si l’objectif n’est pas défini, c’est perdu d’avance” (Pour les plus téméraires, elle donne cependant des conseils extrêmement judicieux pour les recruteurs ).
Tout comme Anastasia Lieva, Stéphane Amarsy, CEO d’Inbox insiste sur l’importance du cap. Si l’on évoque souvent la ruée vers l’or des données, on ne peut tirer parti de leur potentiel qu’en connaissant leur finalité dès leur collecte.
Olivier Mégean, directeur de Demain.ai soulève l’incompréhension fréquente entre directions technologiques et directions métiers se traduisant en fausses routes, étalement dans le temps des projets technologiques et frustration du dirigeant. Il insiste donc sur l’importance de l’appel aux cabinets de conseil en stratégie pour l’adoption de technologies d’intelligence artificielle.