À l’occasion du 33e Congrès de l’Association Européenne d’Urologie qui a lieu du 16 au 20 mars à Copenhague, une équipe de chercheurs a présenté un système d’intelligence artificielle permettant la détection des cancers de la prostate avec un taux de précision égal à celui des médecins spécialisés.
Cette précision, apportée par cette technologie, va pouvoir également rationaliser et éliminer les variations actuellement existantes dans les processus de diagnostic de ce type de cancer. En effet, en utilisant ce système conçu par l’équipe menée par Hongqian Guo, le pathologiste n’a plus besoin d’examiner l’échantillon de biopsie pour confirmer le diagnostic de cancer de la prostate. Basée sur une intelligence artificielle, cette technologie va en effet pouvoir préciser le niveau de malignité du cancer tout en ciblant uniquement les informations nécessaires et en laissant donc de côté les variables qui peuvent influer dans les diagnostics humains.
L’équipe de chercheurs est parvenue à des résultats montrant un diagnostic correct dans 99,38% des cas. Afin de développer ce système, l’équipe chinoise de recherche a prélevé 918 échantillons sur 283 patients pour entraîner sa technologie à perfectionner son diagnostic. Les images examinées ont été divisées en 40.000 sous-échantillons, desquels 30.000 étaient utilisés pour l’entraînement et les 10.000 restants pour réaliser des tests de précisions.
Hongqian Guo a indiqué à ce propos :
“Nos recherches montrent que les diagnostics donnés par ce système IA étaient à un niveau comparable à ceux d’un spécialiste. (…)
Nous pensons qu’il s’agit du premier système automatisé à offrir un rapport et un diagnostic précis du cancer de la prostate. À court terme, cela peut permettre des délais plus courts, ainsi qu’une plus grande cohérence dans le diagnostic du cancer d’un pathologiste à l’autre, d’un hôpital à l’autre, d’un pays à l’autre. C’est important que les diagnostics et la détection de cancer puissent tirer partie de ces changements. (…)
Cela ne va pas remplacer un pathologiste humain. Nous avons toujours besoin d’un pathologiste expérimenté pour prendre la responsabilité du diagnostic final. Ce qu’il fera, c’est aider les pathologistes à faire de meilleurs diagnostics plus rapidement, et à éliminer la variation quotidienne du jugement qui peut influer dans les évaluations humaines”.
Le professeur Rodolfo Montironi, professeur de pathologie à l’Université Polytechnique des Marches à Ancône en Italie et observateur indépendant qui n’a pas participé à cette étude indique :
“C’est un travail intéressant qui montre comment l’intelligence artificielle va de plus en plus entrer dans la pratique clinique. Cela peut être très utile dans certaines régions où il y a un manque de pathologistes qualifiés. Comme toute automatisation, cela conduira à moins dépendre de l’expertise humaine, mais nous devons veiller à ce que les décisions finales sur le traitement restent effectuées par un pathologiste qualifié.”