Le Vision Fund de SoftBank Group a connu des hauts et des bas ces dernières années : après avoir essuyé des pertes record en 2020, il avait rebondi l’année suivante, avant de chuter à nouveau en 2022 et 2023. Masayoshi Son, le quelque peu fantasque fondateur et PDG du groupe japonais SoftBank, avait déclaré lors de la réunion annuelle des investisseurs de la société en 2022, que le fonds allait réduire ses investissements et passer en “mode défense”. Malgré les mauvais résultats annoncés dernièrement, il se dit à présent prêt à lancer une “contre-offensive”.
Si Masayoshi Son a créé SoftBank Group en septembre 1981, c’est en misant 20 millions de dollars dans Alibaba peu de temps après sa création en 2000 qu’il a fait fortune.
En 2017, il lançait le Vision Fund, un fonds d’investissement de 100 milliards de dollars avec pour principal partenaire le gouvernement de l’Arabie saoudite, par le biais de la Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain du pays. Axé sur les technologies disruptives telles que l’IA, l’IOT et la robotique, le fonds a investi dans de nombreuses entreprises de renommée mondiale, telles qu’Uber, WeWork, Slack, ARM Holdings et bien d’autres.
Après des pertes de 27,4 milliards de dollars annoncés en 2022, le milliardaire s’était quelque peu retranché dans le silence. Le fonds a réduit considérablement ses investissements, des actions d’Alibaba ont été revendues et malgré des pertes de 32 milliards affichées en 2023, il est prêt à rebondir et à investir dans l’IA.
Masayoshi Son déclare dans une récente lettre ouverte :
“Nous entrons dans le prochain chapitre de la transformation, sous l’impulsion de la révolution de l’IA qui est sur le point de redéfinir toutes les industries Nous croyons que les vingt prochaines années apporteront plus d’innovation et de perturbations qu’au cours des 300 dernières années. Notre façon de vivre sera transformée – de la façon dont nous voyageons à la façon dont nous travaillons, de la façon dont nous détectons les maladies à la façon dont nous les guérissons, de la façon dont nous construisons nos villes à la façon dont nous cultivons notre nourriture…”
Une intervention théâtrale
Masayoshi Son, reconnaissant ses erreurs d’investissement, avait préféré laisser les opérations aux mains de son directeur financier, Yoshimitsu Goto. Il dit s’être consacré à l’introduction en bourse d’ARM, société acquise par SoftBank en 2016, qui devrait rapporter entre 8 et 10 milliards de dollars.
Il est donc revenu sur le devant de la scène lors de la dernière assemblée générale annuelle des actionnaires, déclarant :
“Depuis octobre, je me demande combien d’années il me reste. Il y avait des moments où je me sentais si vide. « Est-ce suffisant ? Est-ce que c’est ça ? J’ai pleuré et pleuré et je n’ai pas pu arrêter de pleurer pendant des jours”.
Il aurait réfléchi à quitter ses fonctions, mais n’ayant pas trouvé le successeur idéal, il se dit aujourd’hui prêt à faire de SoftBank le leader de la révolution de l’IA, et à être l'”architecte du futur de l’humanité”.
Il affirme :
“Nous sommes prêts à passer en mode offensif, je veux que SoftBank mène la révolution de l’IA”.
La société qui a amassé plus de 35 milliards de dollars de liquidités en “mode défense” est désormais prête à les investir.