La région Île-de-France a pour ambition d’être la première Smart Region d’Europe. Cela implique d’installer l’écosystème nécessaire à l’innovation, c’est-à-dire d’équiper tout le territoire en très haut débit, de développer des pôles technologiques susceptibles d’attirer les start-up et entreprises novatrices, de favoriser le développement de l’open data ou encore de mettre en place une démarche d’innovation ouverte, fédérant l’ensemble des acteurs franciliens. La Région a lancé à cet effet le programme “Smart Region Initiative” (2018-2021) dont voici plusieurs éléments clés.
Il utilisera les apports de la révolution digitale : intelligence artificielle, big data, Internet des objets (IoT), économie collaborative… Mais pas seulement. Ce projet est avant tout une démarche, proche de celle du designer, qui s’appuiera sur les usages et les besoins des Franciliens pour développer des services “plus intelligents” et plus performants, dans un objectif d’intérêt général.
Généraliser le très haut débit (THD) d’ici fin 2021
L’ensemble du territoire sera raccordé à la fibre optique fin 2021 (2023 pour la Seine-et-Marne). Mobilité, télétravail, éducation, formation, culture, services publics numériques, santé connectée… Déployé à grande échelle, le THD permettra de développer de nouveaux usages et services dans tous les domaines. Grâce au 100 % THD, la Région entend mettre en place des infrastructures de communication performantes qui permettront à terme de développer de nouveaux services innovants.
S’affirmer comme le 1er techno hub européen
Le programme Smart Region Initiative va renforcer le soutien apporté par l’Île-de-France aux start-up, PME, laboratoires, incubateurs et designers. Objectif : attirer les activités liées aux innovations technologiques sur son territoire. Dans le cadre de sa stratégie #Leader pour la croissance, l’emploi et l’innovation, la Région a simplifié et renforcé ses aides aux start-up innovantes. Elle consacre notamment 50 M€/an au fond Innov’Up, qui a déjà aidé plus de 1000 start-up depuis 2016. La Région soutient aussi la création de pôles de recherches technologiques autour de technologies clés :
L’intelligence artificielle
L’IA sera un enjeu majeur, à travers une stratégie régionale, actuellement en cours d’élaboration, la labélisation de deux nouveaux domaines d’intérêts majeurs et le soutien à Digihall, futur pôle du numérique à Paris-Saclay. Ce dernier projet est porté par le Laboratoire d’intégration des systèmes et des technologies du CEA (CEA-List), l’Institut de recherche technologique Systemx, le pôle de compétence Systematic, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) et Telecom Paris-Tech. Il vise à développer les technologies du numérique de demain, en opérant sur quatre axes scientifiques clés : l’intelligence artificielle, l’industrie du futur, la cybersécurité et les systèmes cyber-physiques.
Près de 1500 chercheurs évolueront au sein de ce lieu fédérant acteurs académiques et industriels. Un accord de principe a été signé par l’ensemble des partenaires, associant étroitement l’Université Paris-Saclay et l’Établissement public d’aménagement de Paris-Saclay, pour la construction d’un bâtiment permettant d’accueillir sur près de 60000 m2 un creuset scientifique d’excellence et des plateformes technologiques structurantes.
La Région a déjà consenti un effort de 1,2 M€ pour soutenir ce projet phare, estimé à 80 M€ qui s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie européenne des Digital Innovation Hub de la DG Connect. La Région, lors du vote de sa stratégie industrie, a labellisé Digihall comme LE Digital Innovation Hub francilien.
Les véhicules autonomes
La Région envisage de développer le secteur à travers notamment le cofinancement du centre d’homologation pour les véhicules autonomes et connectés de la société Utac-Ceram. Ce projet est partie prenante du plan Nouvelle France Industrielle Véhicule Autonome. L’investissement porte sur la création de pistes et équipements permettant de tester les véhicules autonomes au sein de l’autodrome de Linas-Montlhéry. La Région subventionnera le projet à hauteur de 1 million d’euros.
Ce centre lui permettra de disposer d’un équipement de référence au niveau européen pour améliorer la sécurité, la compétitivité économique des entreprises du secteur, et permettre l’accès à la mobilité pour tous. Les différents équipements du centre d’essais seront accessibles aux ETI, PME, start-up, établissements d’enseignement supérieur et instituts de recherche ayant des activités dans la chaîne de valeur des véhicules autonomes (automobile, intelligence artificielle, cybersécurité,…).
Par ailleurs, l’Île-de-France a signé un partenariat avec Vedecom, l’Institut pour la transition énergétique chargé de valoriser les atouts français en matière de véhicules autonomes et connectés. Elle entend ainsi suivre l’évolution des recherches sur le sujet, afin d’anticiper les opportunités en matière de mobilités et ainsi proposer de nouvelles solutions adaptées aux besoins des territoires, notamment dans les zones peu denses.
L’impression 3D
L’impression 3D sera soutenue à travers l’Additive Factory Hub, plateforme de recherche technologique spécialisée dans la fabrication additive (impression 3D) à destination de l’industrie. Ce site a été créé par le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) à Paris-Saclay. Le Conseil régional l’a soutenu à hauteur de 2,5 millions d’euros, pour l’acquisition d’équipements industriels.
Les supercalculateurs et simulateurs quantiques
Ce développement se fera à travers le Lab de la société Bull Atos, qui sera implanté sur le site de l’entreprise à Clayes-sous-Bois. La Région va soutenir à hauteur de 5 millions d’euros en R&D ce projet de laboratoire de recherche et développement sur l’informatique quantique. Celui-ci, en plus de son immense apport technologique et industriel, représente un potentiel total de 500 emplois pour l’Île-de-France.
Un “concentrateur de données”, faire de l’open data un moteur d’innovation
La Région Île-de-France s’est dotée d’une stratégie affirmée en faveur de l’Open data et de la donnée d’intérêt régional. La plateforme numérique 3D développée dans le cadre du programme pourra accueillir toutes les données régionales et de sources publiques, les données d’objets connectés, les données fournies par des partenaires privés, etc.
La création, à terme, d’un “double numérique” de la Région, permettra de mobiliser ces données pour développer de nouveaux services innovants. Dans une logique de Région plateforme, des outils et un environnement collaboratif seront créés à destination des acteurs publics et privés du territoire francilien.
Mettre en place de nouveaux services innovants
Des services personnalisés, géolocalisés et dématérialisés seront proposés aux citoyens, entreprises et collectivités : appli web et mobiles, déploiement d’objets connectés dans les territoires, etc.
Ces services entrent dans le champ des compétences régionales : mobilité, environnement, développement économique et agriculture, tourisme et loisirs, culture, etc. Ces applications adopteront un design orienté utilisateurs, pour une meilleure adéquation aux attentes de ces derniers. Ces services seront basés sur le croisement et l’analyse de données pour donner de la valeur et enrichir l’information. Les appels à projet et appels d’offres pour les nouveaux services seront lancés à partir de décembre 2017, puis au fil de l’année 2018. Les premiers services seront disponibles à partir de mi 2018.
Une démarche pérenne d’innovation ouverte
Le programme s’appuie sur une démarche de co-construction avec les parties prenantes de la Région : citoyens, entreprises, associations, R&D, collectivités, etc. C’est ce qui permettra de faire émerger de nouveaux services, adaptés aux besoins de leurs utilisateurs. Cela passera notamment par le lancement des “Rendez-vous de la Smart Region”, mais aussi de hackathons, datathons, barcamp, etc.
S’appuyant sur la logique « Give and Take », la Région mobilisera les écosystèmes publics et privés de son territoire pour collaborer autour de la donnée d’intérêt régional.
Le programme “Smart Region Initiative” (2018-2021) devrait permettre de renforcer l’attractivité de la Région et son leadership au plan mondial. Il participe également à l’objectif régional : faire de l’Île-de-France, d’ici cinq ans, un territoire industriel de pointe, reconnu au niveau mondial et pleinement intégré dans la révolution numérique, dont les métiers auront été rendus attractifs pour les jeunes.