“Les récentes avancées en matière d’intelligence artificielle représentent une grave menace pour les droits humains“, a alerté Volker Türk le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme le 18 février dernier, réclamant la mise en place de garde-fous efficaces.
Lors d’un bref communiqué, Volker Türk déclare :
“Je suis profondément troublé par le potentiel de nuisance des récentes avancées en matière d’intelligence artificielle”.
Selon lui :
“La dignité humaine et tous les droits humains sont gravement menacés”.
Volker Türk a lancé “un appel urgent aux entreprises et aux gouvernements pour qu’ils développent rapidement des garde-fous efficaces”, assurant :
“Nous suivrons ce dossier de près, nous apporterons notre expertise spécifique et nous veillerons à ce que la dimension des droits humains reste centrale dans l’évolution de ce dossier”.
Un encadrement de l’IA militaire lui aussi nécessaire
Deux jours plus tôt, lors du premier sommet sur l’intelligence artificielle responsable dans l’armée (REAIM), organisé à La Haye par les gouvernements de la Corée du Sud et des Pays-Bas, les représentants de 60 pays, dont les Etats-Unis et la Chine, ont approuvé une résolution non contraignante appelant au développement, au déploiement et à l’utilisation responsables de l’IA militaire. La Russie était absente.
Cette résolution appelle les gouvernements, les entreprises privées, les institutions universitaires et les organisations non gouvernementales à collaborer sur des lignes directrices pour une utilisation responsable de l’IA militaire.
Le document attire notamment l’attention sur la nécessité d’ :
- Une collaboration entre les gouvernements et les parties prenantes ci-dessus visant à promouvoir des utilisations responsables de l’IA militaire et élaborer des cadres et des politiques.
- Une utilisation des données conforme au droit national et international : les développeurs d’un système d’IA doivent établir des mécanismes de protection et de gouvernance des données le plus tôt possible.
- Une supervision humaine des systèmes d’IA militaires : tous les utilisateurs humains doivent connaître et comprendre leurs systèmes, les données qu’ils utilisent et leurs conséquences potentielles.
- Un partage d’informations entre gouvernements et la mise en place de normes et de meilleures pratiques.