En 2020, la MACIF, 1er assureur automobile et 2 roues en nombre de contrats en France, s’était associée à l’Institut pour la Transition Énergétique (ITE) VEDECOM pour réaliser le 1er baromètre d’acceptation du véhicule autonome. Tous deux présentent aujourd’hui les résultats de la 3ème édition, construite sur la base des deux éditions précédentes, de nouvelles études scientifiques et d’une série d’entretiens menés auprès des Français.
La mobilité est étroitement liée aux problématiques d’emploi, de solidarité, d’accompagnement des personnes les plus fragiles et de désenclavement des territoires. Forte de son positionnement d’assureur de toutes les mobilités et de ses valeurs mutualistes, la Macif participe activement à l’émergence du véhicule autonome.
Pour cette 3ème édition du Baromètre d’acceptabilité du Véhicule Automatisé (VA), une enquête a été réalisée, du 28 septembre au 17 octobre dernier, auprès d’un panel représentatif de la population française (genre, âge, répartition géographique) constitué de 4 009 personnes.
Alors qu’ils sont confrontés à l’inflation et aux défis posés par le changement climatique, 43,7 % des Français déclarent que la hausse du prix de l’énergie va avoir un impact sur leurs déplacements, ils privilégient le recours aux transports en commun qui offrent un compromis coût /efficacité / respect de l’environnement particulièrement intéressant.
La navette automatisée tire son épingle du jeu, confortant ainsi la position d’Anne-Marie Idrac, nommée en 2017 Haute responsable pour la stratégie de développement du véhicule autonome, qui prédisait dès 2018 que “le véhicule autonome trouvera sa place dans la société s’il est géré de façon collective”.
Yann Arnaud, Directeur Réponses Besoins Sociétaires et Innovation à la Macif et
Président du Conseil d’Orientation de la Communauté d’Intérêt sur le Véhicule Autonome, déclare :
« Mobilité pour tous, autonomie pour tous : c’est l’axe qui rythme les travaux que nous menons depuis 4 ans au sein de la Communauté d’Intérêt sur le Véhicule Autonome. Nous sommes convaincus que le véhicule autonome doit d’abord répondre à un besoin de société avant d’être une technologie individuelle et cette conviction est d’autant plus affirmée dans le contexte actuel. C’est en ce sens que la navette autonome partagée permettra de redynamiser des territoires isolés en donnant accès à l’emploi, à la santé ou en rendant la mobilité accessible à tous ».
Les Français et la mobilité au quotidien
56, 5 % des Français utilisent les transports en commun
Les transports en commun sont particulièrement plébiscités par les jeunes de 18 à 24 ans, les personnes habitant dans une grande ville, et ceux qui disposent d’un arrêt de transport en commun à moins de 5 minutes de leur domicile.
Si seulement 10,3 % des Français en font aujourd’hui leur premier mode de transport, ce chiffre pourrait augmenter à l’avenir, dans le contexte de la hausse des prix de l’énergie et de l’impact environnemental de la voiture personnelle.
Le coût constitue ainsi la principale raison de l’utilisation des transports en commun (55,8 %). L’aspect écologique (41,7 %) se démarque également aux yeux des répondants, au même titre que l’efficacité (47,3 %).
Près d’un Français sur deux n’a pas le choix de son mode de transport au quotidien
Pour près d’un répondant sur deux, le mode de transport est contraint. La situation est encore plus critique en zone rurale, où 78,8 % des Français déclarent ne pas avoir le choix dans leur façon de se déplacer. Cette contrainte dans le choix du mode de transport n’est pas tant liée à un manque d’information, 67,1 % d’entre eux estiment être bien informés des solutions de transport dont ils disposent ,mais d’infrastructure et de réseau de transport, notamment en zone rurale.
S’ils pouvaient choisir, 20 % des Français interrogés plébisciteraient les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens. Cela représente le deuxième souhait des Français derrière la voiture personnelle (41,3 %).
Diversifier l’offre de transport pour accélérer la transition énergétique sans freiner la mobilité des Français
L’éloignement du domicile par rapport à l’offre de transport existante est le frein majeur au recours aux transports en commun. Parmi ceux qui utilisent principalement les transports en commun, 60,9 % habitent à moins de 5 minutes à pied d’un arrêt de transport en commun, et ce chiffre diminue au fur et à mesure que cette distance augmente, pour ne représenter que 5,1 % de ceux qui habitent à 15 minutes et plus d’un arrêt de transport en commun.
Pour augmenter l’utilisation des transports en commun, il faudra miser sur le volume et la qualité de service. En effet, les raisons avancées par les Français freinant l’utilisation des transports sont aujourd’hui le manque d’offres disponibles, le manque d’efficacité et la qualité de service (fiabilité, confort).
La navette automatisée, futur de la mobilité ?
Pour qu’elle incarne un éventuel futur, il faut qu’elle soit comprise pour être ensuite adoptée. Le manque de visibilité des navettes automatisées freine encore et toujours sa compréhension, son fonctionnement et la perception de son utilité et retarde d’autant plus la projection vers son utilisation concrète.
Comme pour l’édition 2022, les résultats démontrent que le test d’un véhicule automatisé favorise une meilleure acceptabilité. Ceux qui ont déjà vu un véhicule automatisé sont :
- 42,5 % à se projeter dans un usage régulier du véhicule automatisé;
- 45,5 % lorsqu’ils en ont déjà utilisé un, contre 31,8 % pour la population totale.
Un important travail de pédagogie reste à mener auprès du grand public : il devra s’appuyer sur des expérimentations concrètes dans les territoires pour que cette solution puisse se déployer plus largement.
C’est ce que confirme d’ailleurs l’enquête quantitative de la Communauté d’Intérêt Véhicule Autonome “L’expérimentation favorise-t-elle l’ouverture des habitants à l’égard de la mobilité autonome ?”, conduite par la Macif auprès de 346 habitants de Crest-Val de Drôme et de Cœur de Brenne, deux territoires ruraux dans lesquels ont été menées des expérimentations de navette automatisée partagée.
Il en ressort que :
- 54 % des habitants se disent intéressés par le déploiement de navettes automatisées sur leur territoire d’ici cinq ans;
- 32 % des habitants sont dubitatifs mais pourraient quand même utiliser ce service de transport s’il était proposé.
Multiplier les expérimentations en priorité dans les zones rurales, où la navette automatisée répond au besoin le plus grand
9 Français sur 10 voient une utilité pour la navette automatisée. 30 % la jugent utile partout, 28 % surtout dans les grandes villes, 19 % dans les petites villes et 16 % dans les villages. Ces chiffres s’expliquent avant tout par le fait que, jusqu’à présent, ce sont principalement dans les zones urbaines que les expérimentations de navettes automatisées ont eu lieu.
D’après les répondants, la navette automatisée se prêterait à de nombreux usages, comme se rendre à des rendez-vous médicaux (51 %), à la gare la plus proche (45,8 %) ou au travail (45,3 %). La navette automatisée s’inscrirait particulièrement bien dans une logique de report modal, pour combler le déficit d’offre de transport entre le domicile et la gare la plus proche, et de la gare la plus proche au lieu de travail.
Pour autant, 20,6 % des habitants en zones rurales pensent que les véhicules automatisés ne seront jamais déployés dans leur commune, contre 7,5 % des habitants en zone urbaine.
Un renforcement des expérimentations de navettes automatisées partagées dans ces zones permettrait donc de démontrer à la fois l’utilité et l’usage, tout en répondant aux aspirations et aux besoins des Français pour se déplacer.