Alors qu’il avait annoncé en août 2021 un investissement de 175 milliards d’euros sur trois ans pour se positionner dans la course mondiale des semi-conducteurs, mais aussi sur des marchés d’avenir comme la robotique, l’IA et la production de vaccins, le conglomérat sud-coréen Samsung a dévoilé le 24 mai dernier un nouveau plan d’investissement. Doté de 330 milliards d’euros, ce dernier vise a accélérer, sur les cinq prochaines années, ses investissements dans la biotechnologie, la conception de semi-conducteurs, la fonderie de puces et l’IA.
Si Samsung évoque pour beaucoup les smartphones, les téléviseurs ou l’électroménager, le groupe s’investit massivement dans la R&D, notamment dans l’IA. Samsung Resarch collabore avec quatorze centres R&D dans douze pays du monde ainsi que sept centres d’IA internationaux afin de concrétiser des technologies innovantes et d’améliorer ses capacités R&D générales. Il mène aussi des partenariats avec des universités renommées, des instituts de recherche et des entreprises à l’international qui disposent de technologies innovantes.
Le groupe a deux filiales biopharmaceutiques : Samsung BioLogics Co. et Samsung Bioepis Co. Il avait déclaré lors de l’annonce du plan d’investissement en août 2021 :
« Nous continuerons d’effectuer des investissements agressifs pour le secteur du contrat distinct d’organisation de développement et de fabrication (CDMO) et de renforcer notre position de leader en tant que centre de production biophamaceutique en construisant nos cinquième et sixième usines. Outre les produits biopharmaceutiques, nous projetons aussi d’entrer sur le marché CDMO dans les vaccins et médicaments de thérapie génique. »
Son unité de puce logique et de fonderie a enregistré son revenu trimestriel le plus élevé fin 2021 grâce à une forte demande due à la pénurie de semi-conducteurs. Samsung Electronics est passé devant son concurrent INTEL et est devenu leader de la vente de semi-conducteurs. Pour les activités de fonderie, selon la dernière étude de TrendForce, Samsung contrôle 18,3% du marché et est nettement dépassé par le leader mondial taïwanais du marché TSMC (Taïwan Semiconductor Manufacturing Company) qui détenait 52,1 % du marché mondial de la fonderie au dernier trimestre de 2021.
Ce nouvel investissement sera consacré aux semi-conducteurs mais également à la biotechnologie et l’IA, avec, à la clé, la création de 80 000 emplois. 80% de cette somme sera investie dans la R&D en Corée du Sud.
Selon Samsung, il rapportera « une croissance à long terme dans les secteurs stratégiques et aiderait à renforcer l’écosystème industriel mondial des technologies fondamentales. »
Etendre le leadership de Samsung dans le marché des semi-conducteurs
Cette annonce a été faite quelques jours après la visite du président Joe Biden du complexe de Pyeongtaek, la plus grande usine de semi-conducteurs au monde, située à 70 km au sud de Séoul, soulignant le rôle du groupe dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement mondiales de micropuces.
C’est dans cette usine que sera produit le semi-conducteur de 3 nanomètres (nm) de nouvelle génération, basé sur la technologie GAA (Gate-All-Around). Selon Samsung, ce processus permet de réduire la taille des puces de 35% tout en offrant des performances supérieures de 30% ou une consommation d’énergie inférieure de 50% par rapport au processus 5 nm.
Le gouvernement Biden a fait de l’implantation de nouvelles usines de semi-conducteurs une priorité nationale. Samsung, qui emploie près de 20.000 personnes aux États-Unis, construit actuellement une usine à Taylor, au Texas dont l’ouverture est prévue au second semestre 2024, à 25kms de son site de fabrication existant à Austin. Selon Reuters, les subventions du gouvernement américain pourraient se monter à 30 milliards de dollars pour ce secteur, Samsung Electronics et TSMC se les disputent.
Par ailleurs, Samsung a créé” Dream Platform One Team”, un groupe de travail qui sera chargé de concevoir un nouveau SoC, dans le but de détrôner Apple en 2025.
Samsung a également annoncé vouloir accélérer les recherches sur le déploiement de la 6G, dont il prévoit le déploiement en 2028 et dont le débit serait 50 fois plus élevé que celui de la 5G.