Fin février, Saagie et le LITIS ont annoncé la création de L-LiSa, un laboratoire commun dédié à l’intelligence artificielle. Quatorze collaborateurs travaillent dans ce labcom, codirigé par Romain Picot Clemente (Responsable R&D Saagie) et Clément Chatelain (Maître de conférence à l’INSA de Rouen et chercheur au LITIS), mis en place en janvier 2021. Les ingénieurs de Saagie et les chercheurs du LITIS y apportent leurs expertises pour résoudre certaines problématiques autour de la santé ou du contrôle de la qualité de l’air.
Lancé en 2013 à Rouen par Arnaud Muller, Saagie est un éditeur de logiciel qui accélère la mise en production des projets data. Sa plateforme DataOps permet de gérer l’ensemble du cycle de vie de la donnée.
Arnaud Muller explique :
« Le DataOps n’est ni plus ni moins qu’un moyen de rapprocher deux mondes qui ne vont pas toujours de pair : innovation et contrôle, Data Lab et système d’information. J’ai créé Saagie pour répondre à un vrai besoin au sein des entreprises – celui de fluidifier la gestion entre différentes plateformes technologiques dans le cadre d’un projet data – afin de gagner en productivité et sérénité. »
Dans le prolongement du DevOps et du DataOps et avec les mêmes objectifs de collaboration et d’agilité, Saagie propose désormais des outils de MLOps, fournissant des méthodes spécifiquement adaptées au modèle de machine learning.
En 2018, l’entreprise annonçait la création d’un laboratoire où il mettait à disposition bénévolement son expertise et ses compétences en matière de Big Data et d’intelligence artificielle. Selon Arnaud Muller, le fondateur, « la coopération public/privé et la recherche, la capacité des parties prenantes à analyser et tirer le meilleur parti de leurs données sont les meilleurs moyens de faire de l’IA la pierre angulaire de l’innovation au service du bien commun.»
Ce laboratoire avait reçu divers soutiens dont celui du LITIS (Laboratoire d’Informatique, de Traitement de l’Information et des Systèmes). Cette unité de recherche en sciences et technologies de l’information rattachée à l’Université de Rouen Normandie (URN), l’Université Le Havre Normandie (ULHN) et l’Institut National des Sciences Appliquées de Rouen Normandie (INSARN), apporte une expertise reconnue en deep learning pour l’analyse de séquences, d’images ou en traitement du signal au sens large. Le LITIS a de nombreux projets dans des champs applicatifs variés : analyse et reconnaissance d’images de documents, santé, voiture intelligente…
Pour mener ceux-ci, le laboratoire a besoin d’outils et de méthodes efficaces pour déployer de façon rapide ses développements méthodologiques vers les partenaires industriels ou institutionnels.
Le Labcommun L-LiSa
La société Saagie et le LITIS ont décidé d’unir leurs efforts et conjuguer leurs compétences pour tenter d’apporter des réponses à certaines problématiques rencontrées dans la mise en œuvre des techniques de deep learning et notamment de l’apprentissage faiblement supervisé, la robustesse des modèles et l’aspect multimodal des données.
Le projet, coordonné par Clément Chatelain, financé par l’ANR à hauteur de 350 000 euros, sera structuré autour de développements méthodologiques déclinés sur deux applications :
- La première sera dédiée à des données médicales (données patients pour le traitement de lymphômes, reconnaissance image IRM, segmentation d’image pour détecter les lymphomes) en collaboration avec le centre de lutte contre le cancer Henri Becquerel,
- La seconde concerne le traitement de données utilisateur du produit Saagie. L’expertise ainsi acquise par Saagie devrait permettre d’adresser plusieurs problématiques industrielles pour le compte de futurs clients.
Jérôme Trédan, CEO de Saagie, déclare :
« Nous travaillons avec le Litis depuis quelque temps et l’idée de créer une structure qui officialise cette collaboration était pour nous une étape cruciale. En lançant le LabCom L-LiSa avec le Litis, Saagie a pour ambition de concevoir des algorithmes pour améliorer l’expérience utilisateur. Même si les applications et les filières socio-économiques concernées par ces techniques sont nombreuses, l’ambition de Saagie n’est pas de toutes les investir. Nous privilégions des usages portés par des sujets de bien commun tels que la lutte contre la pollution ou la détection de pathologies. »
Clément Chatelain déclare de son côté :
« Nous sommes ravis de cette collaboration avec Saagie. Avec ce projet, nous avons pour ambition de mettre en place une stratégie entre industriels et académiques visant à produire de la valeur économique et de l’innovation. »
