Retour sur le sommet des parties prenantes sur l’intelligence artificielle : Permettre le développement de l’IA sans perdre de vue les valeurs européennes

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Le 18 juin dernier se tenait à Bruxelles le premier sommet des parties prenantes sur l’intelligence artificielle. Organisé par le Comité économique et social européen (CESE) et la Commission européenne, les participants n’ont pas manqué de souligner que l’UE devait veiller à ce que l’intelligence artificielle soit sûre, impartiale et respectueuse des valeurs européennes. Cette manifestation avait pour objectif de débattre des prochaines étapes pour faire avancer la stratégie de l’UE en matière d’intelligence artificielle. 

L’intelligence artificielle: un enjeu hautement prioritaire pour l’UE

Les principaux responsables politiques de l’UE dans le domaine de l’intelligence artificielle et acteurs européens de ce secteur, réunis à l’occasion du premier sommet des parties prenantes sur ce sujet, ont convenu que l’intelligence artificielle était porteuse d’un immense potentiel pour résoudre bon nombre de problèmes dans la société, mais qu’elle posait aussi un certain nombre de défis, concernant la confidentialité, la sécurité, le travail, l’éducation et l’éthique.

« L’intelligence artificielle est une technologie qui n’est pas vouée à nous envahir et nous subjuguer », a déclaré Catelijne Muller, présidente du groupe d’étude thématique du CESE sur l’intelligence artificielle, ajoutant que l’être humain doit rester aux commandes et être en mesure de déterminer «si, quand et comment nous voulons utiliser ces technologies au quotidien».

L’intelligence artificielle compte parmi les grandes priorités politiques de la présidence actuelle du CESE. Comme l’a souligné Ariane Rodert, présidente de la section spécialisée « Marché unique, production et consommation », le CESE travaille à l’élaboration de deux nouveaux avis, l’un portant sur les conséquences de l’intelligence artificielle pour le travail et l’autre qui servira de contribution à la stratégie proposée par la Commission dans ce domaine. Ces avis devraient être adoptés en septembre prochain.

Mariya Gabriel, commissaire européenne pour l’économie et la société numériques, a présenté un exposé lors du sommet, dans lequel elle a évoqué les efforts déployés par la Commission pour prendre des mesures coordonnées dans le domaine de l’intelligence artificielle, qu’elle a qualifiée de « grande priorité politique ».

La semaine dernière, la Commission a lancé l’«Alliance européenne pour l’IA», qui vise à encourager la participation des parties prenantes au débat sur l’intelligence artificielle en Europe, afin d’aiguiller la Commission dans l’élaboration de ses politiques en la matière.

« Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de mutations technologiques et l’Europe doit prendre la tête de cette révolution », a déclaré Mariya Gabriel, soulignant en outre que, malgré les capacités dont l’Europe dispose en matière de recherche et d’innovation, l’UE continue d’accuser un retard par rapport aux États-Unis et à la Chine dans le développement de l’intelligence artificielle.

Afin d’accélérer ce processus, la Commission a pour objectif de lever des investissements publics et privés dans ce secteur à hauteur de 20 milliards d’euros d’ici à 2020, puis de 20 milliards d’euros par an pendant les dix années qui suivront.

Mady Delvaux, rapporteure du Parlement européen sur l’intelligence artificielle, a attiré l’attention des participants sur le défi posé par l’accessibilité. « Qui aura accès à ce formidable instrument? », a-t-elle demandé, ajoutant que l’Europe devait réussir à redistribuer les richesses produites par l’intelligence artificielle: « Il s’agit là d’un défi immense, plus complexe que la technologie elle-même ».

Les responsables politiques de l’UE ont également souligné qu’il était crucial de garder à l’esprit que l’approche adoptée par l’Europe à l’égard de l’intelligence artificielle devait être fondée sur les droits fondamentaux et les valeurs européennes.

Les idées et les inquiétudes de la société civile

Trois groupes de travail parallèles, composés de représentants des entreprises, des universités, des travailleurs et des ONG, ont présenté leur contribution aux trois volets de la stratégie de l’UE en matière d’intelligence artificielle: la compétitivité industrielle, les répercussions sociales et économiques et les défis juridiques et éthiques. Les participants ont souligné l’importance des nouvelles formes d’éducation, qui doivent non seulement permettre aux citoyens de mieux comprendre l’intelligence artificielle, mais aussi les aider à s’adapter à un marché du travail en pleine mutation.

La question de la cohésion a elle aussi été abordée, et l’accent a été mis sur la nécessité de faire en sorte que l’intelligence artificielle bénéficie de manière égale à l’ensemble des régions et des États membres. Enfin, les participants se sont penchés sur les problématiques liées aux droits de l’homme et à la protection des consommateurs, faisant observer que les citoyens devaient rester au cœur des discussions.

Contexte: En 2018, le CESE a mis en place un groupe d’étude sur l’intelligence artificielle afin de garantir la continuité de ses travaux dans ce domaine. Il a adopté son premier avis (d’initiative) sur cette question en mai 2017. La stratégie en matière d’intelligence artificielle que la Commission a récemment présentée reprend dans une large mesure les propositions avancées par le CESE dans ce premier avis.

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