Mercredi dernier, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) a organisé au Palais d’Iena le colloque ” Intelligence Artificielle (IA) – Risques et opportunités : des enjeux à débattre”. La rencontre a réuni des experts en IA qui sont venus débattre de ces sujets autour de tables rondes animées par Stéphane Nachez, Directeur de la publication de notre magazine ActuIA, dans le cadre de l’initiative IntelligenceArtificielle.com.
Moins connue que l’Assemblée Nationale et le Sénat, le CESE est la troisième assemblée constitutionnelle française. Il a cependant un rôle très important puisqu’il assure le lien entre les pouvoirs publics et les citoyens. En effet, ses 175 conseillères et conseillers, répartis en divers groupes de travail, sont désignés pour 5 ans par des entreprises, des syndicats, des organisations patronales, des associations ou des ONG. Le CESE peut également associer à ses travaux des citoyens tirés au sort et organiser des conventions citoyennes ou des consultations en ligne.
Les travaux adoptés par le Bureau sont ensuite publiés au Journal Officiel et transmises au Gouvernement et au Parlement afin de les éclairer dans l’élaboration des politiques publiques.
Le colloque sur l’IA
L’année 2023 a vu de nombreux débats et initiatives autour des risques que l’IA pourrait faire courir à la société. Le CESE a organisé ce colloque pour comprendre les effets, les risques et opportunités du développement de l’intelligence artificielle sans la diaboliser.
Les échanges qui y ont eu lieu seront le point de départ de réflexions pour les travaux commissions de travail au sujet de l’IA et ses enjeux.
Après le discours d’ouverture de Thierry Beaudet, Président du CESE depuis le 18 mai 2021 et directeur des travaux, le colloque a été introduit par Christophe Tricot, Docteur en intelligence artificielle, co-fondateur et Président du Startup Studio La Forge.
Après avoir expliqué à l’assemblée ce qu’est réellement l’IA, son histoire et les technologies d’IA développées, il a évoqué ses enjeux. Pour lui, si l’IA est une question technologique, c’est avant tout une question de politique, il ne faut pas réglementer l’IA mais ses usages. L’IA peut être utilisée pour améliorer le savoir-faire d’un individu, le compléter mais non le remplacer.
Les tables rondes
Deux rencontres ont été animées durant près de trois heures par Stéphane Nachez, Président et rédacteur en chef de la revue ActuIA et Intelligence Artificielle.com, développeur de l’écosystème IA en France.
La première avait pour thème “Acculturation & état de l’art”. Elle a réuni :
- Pierre Constantin, Chef du département Digital – IA & Data science business – THALES ;
- Sylvain Raynal, Maitre de conférence et chercheur au CNRS, interaction « Art et Science », création artificielle et IA ;
- Jamal Atif, Directeur adjoint de PRAIRIE ;
- Marianne Tordeux-Bitker, Directrice des affaires publiques chez France Digitale, membre du CESE.
Après quelques cas d’exemples de l’utilisation de l’IA, la place de la France dans la carte mondiale de l’IA, la stratégie française en matière d’IA, l’adoption de cette technologie dans notre pays ont été évoqués. Les boites noires des algorithmes, l’IA générative et l’impact environnemental ont également été débattus avant les questions de l’assemblée.
La seconde table ronde était consacrée aux “Enjeux & perspectives” de l’IA.
Les intervenants étaient :
- David Mas, Directeur Data – Make.org ;
- Franca Salis-Madinier, Membre du Comité économique et social européen (CESE) et vice-présidente au sein de son groupe « Travailleurs », Secrétaire nationale de la CFDT Cadres en charge de l’Europe, du numérique, de l’Intelligence artificielle et de la protection des lanceurs d’alerte ;
- Et en visioconférence :
- François Mattens, Directeur des affaires publiques de la start-up XXII et enseignant à Sciences Po, l’INSP et Paris-Dauphine ;
- Mélanie Dulong, Chercheuse en droit, spécialiste des biens communs numériques, Directrice du groupement de recherche internet, IA et société.
Les discussions ont abordé les deep fakes, notamment en politique où elles peuvent représenter un danger pour la démocratie, les impacts de l’IA sur le monde du travail, le manque de dialogue citoyen et social sur son utilisation, l’open source, les biais des algorithmes.