Le 6 juillet 2021, le Pentagone annonçait l’annulation de JEDI (Joint Entreprise Defense Infrastructure) un contrat de 10 milliards de dollars pour la construction de ses infrastructures qu’il avait attribué à Microsoft et dans la foulée, lançait le «Joint Warfighter Cloud Capability» (JWCC) un contrat multi-cloud/multi-fournisseurs. Quatre sociétés rivales du contrat JEDI : Amazon, Google, Microsoft et Oracle ont été invitées à soumissionner à ce dernier projet par le DoD (Département de la Défense) le 19 novembre 2021.
En 2018, le Pentagone lançait JEDI, contrat de 10 milliards de $, visant à la modernisation de son infrastructure de cloud computing qui devait être attribué à un seul fournisseur. Amazon, Microsoft, Google, IBM et Oracle entrent alors en lice : IBM et Oracle sont déboutés avant les phases finales et Google se retire fin 2018, alléguant son éthique sur l’intelligence artificielle. Ne restent plus qu’Amazon et Microsoft et alors qu’Amazon faisait figure de favori, c’est finalement Microsoft qui remporte le contrat. AWS, division cloud d’Amazon, conteste cette décision auprès de la Cour Fédérale des Réclamations en novembre 2019 et en février 2020, les travaux de Microsoft sont interrompus juste avant la mise en place du système. En juillet 2021, aucune solution n’est encore trouvée et le Pentagone préfère abandonner le projet estimant que ce retard ne pouvait plus combler les lacunes de capacité du DoD. John Sterman, directeur de l’information par intérim, déclarait alors:
«JEDI a été développé à une époque où les besoins du Département étaient différents et où la technologie CSP et notre conversation cloud étaient moins matures. À la lumière de nouvelles initiatives telles que JADC2 et AI and Data Acceleration (ADA), l’évolution de l’écosystème cloud au sein du DoD et les changements dans les besoins des utilisateurs pour tirer parti de plusieurs environnements cloud pour exécuter la mission, notre paysage a évolué et une nouvelle voie à suivre est garanti pour atteindre la domination dans les domaines de la guerre traditionnels et non traditionnels.»
Le Joint Warfighter Cloud Capability (JWCC) remplaçant du JEDI
Parallèlement à l’annulation de JEDI, le DoD a annoncé persévérer dans la refonte de son infrastructure cloud et le lancement du Joint Warfighter Cloud Capability, un contrat multi-cloud/multi-fournisseurs Livraison indéfinie-Quantité indéfinie (IDIQ) de plusieurs milliards. Il déclarait alors :
«Le Département a l’intention de solliciter des propositions auprès d’un nombre limité de sources, à savoir Microsoft Corporation (Microsoft) et Amazon Web Services (AWS), car les études de marché disponibles indiquent que ces deux fournisseurs sont les seuls fournisseurs de services cloud (CSP) capables de répondre les exigences du ministère.»
Cependant, si d’autres fournisseurs démontraient leur capacité à répondre à ses exigences, le DoD avait affirmé qu’ils seraient sollicités et c’est ainsi que Google, Oracle et IBM ont été contactés. Danielle Metz, adjoint CIO au DoD, a déclaré :
«A un niveau élevé, les exigences du JWCC incluent la capacité et la parité de service aux trois niveaux de classification, des solutions inter-domaines intégrées, la disponibilité mondiale d’environnements tactiques de pointe et des contrôles de cybersécurité améliorés.»
Finalement, les quatre sociétés qui vont soumissionner sont Amazon, Google, Microsoft et Oracle. On peut être surpris de voir que Google en fasse partie suite à ses positions lors du contrat JEDI. Le DoD devrait annoncer d’ici avril prochain qui a remporté ce contrat portant sur trois ans avec 2 années en option, AWS et Microsoft sont ses favoris.