Au sein de la République du Congo, un atelier de revue à mi-parcours de la mise en place du centre africain de recherche sur l’IA a été ouvert. Le 2 août dernier, à Brazzaville, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo, a inauguré cet atelier qui devrait permettre d’évaluer les efforts réalisés avec le groupe de travail instauré par la Commission économique pour l’Afrique. Le futur centre africain de recherche sur l’IA devrait une opportunité pour le continent de s’ouvrir à cette nouvelle technologie et de devenir, un jour, un pôle compétitif.
Un atelier pour accélérer la mise en place du centre africain de recherche sur l’intelligence artificielle
Pour le ministre Léon Juste Ibombo, le lancement de cet atelier est l’occasion d’échanger autour de la mise en place du centre africain de recherche sur l’intelligence artificielle (Caria) dont il souhaite l’accélération du processus de construction. L’objectif de ce centre est de faire en sorte que l’Afrique soit dotée d’un institut performant pour l’innovation et pour le développement de programmes informatiques complexes mêlant l’IA et les nouvelles technologies. Le ministre s’est ensuite exprimé en dirigeant ses propos vers les spécialistes du domaine :
“Il appartient aux experts que vous êtes d’examiner les progrès réalisés conformément aux objectifs assignés et de formuler une feuille de route claire pour un démarrage rapide des activités. Aussi, nous devons, ensemble, travailler sans désemparer pour opérationnaliser ce centre qui sera au service de notre jeunesse, de nos entreprises, de nos administrations et de nos sociétés civiles.”
Pendant cinq jours, du 2 au 6 août 2021, l’état d’avancement des travaux a été présenté et l’ensemble des décideurs et experts se sont accordés sur les perspectives de lancer le premier cours en ligne du Caria dès le premier trimestre 2022, en espérant que les locaux soient prêts d’ici là.
L’intégration progressive de l’intelligence artificielle sur le continent africain
Dans le cadre de cet atelier, plusieurs experts se sont succédé pour montrer tout ce que pourrait apporter l’IA au continent africain. Jean Paul Adam, représentant de la CEA, a estimé que l’intelligence artificielle est porteuse de progrès technologiques qui pourraient avoir des répercussions sociales et industrielles majeures. Pour le Pr Ange Antoine Abena, président de l’université Denis Sassou N’Guesso, la création d’un institut performant est une priorité :
“Le potentiel que représente l’intelligence artificielle est d’une importance capitale dans la transformation socio-économique du monde en général et de l’Afrique en particulier. Selon les statistiques, en fin 2021, l’intelligence artificielle générera près de 16 milliards de dollars et créera plus de 2,3 millions de nouveaux emplois. Il est donc impératif et urgent que l’Afrique puisse se doter des centres de recherche compétitifs pour développer l’intelligence artificielle.”
Edith Delphine Emmanuel, la ministre congolaise de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, a précisé les futures utilisations du Caria :
“Ce centre contribuera, d’une part, à l’amélioration de la situation de la recherche fondamentale et appliquée en Afrique, les chercheurs africains ne représentant, d’après certaines statistiques, que moins de 3% de l’ensemble des chercheurs et d’autre part, servira de levier à une meilleure représentativité des femmes chercheurs dans notre continent.”