Neuralink a présenté l’avancée de ses recherches sur une interface cerveau-machine. Un événement attendu qui a été particulièrement suivi. Outre les annonces concernant le fonctionnement de cette interface, Elon Musk a également indiqué espérer l’installation du dispositif sur un patient humain en 2020.
C’est tôt ce mercredi 17 juillet en Europe que nous avons pu suivre le livestream de la conférence de Neuralink. Plusieurs annonces ont été faites par la société, notamment concernant les threads ou « fils » flexibles, d’une largeur de 4 à 6 µm, soit plus fin d’un cheveu qui ont été développés. Ils serviront de liaison entre les électrodes et l’ordinateur et ont été pensés pour ne pas endommager le cerveau humain. Comme indiqué lors de la présentation, l’interface pourrait comprendre « jusqu’à 3 072 électrodes par matrice réparties sur 96 threads ».
Neuralink a également dévoilé son robot neurochirurgical, conçu spécialement pour l’insertion des threads avec une extrême précision. Pour installer ces fils, il aura été nécessaire au préalable de percer quatre trous de 8 mm dans la boîte crânienne. Cette opération pourrait être menée grâce à un rayon laser.
Ces fils seront reliés à une puce qui amplifiera les signaux du cerveau. La société d’Elon Musk a ainsi présenté son dispositif et son application mobile pour pour accompagner les patients qui se feront installer l’interface cerveau-machine. La puce personnalisée a été développée pour pouvoir déchiffrer, nettoyer et amplifier les signaux émis par le cerveau. Si à l’heure actuelle, cette connexion ne peut se faire que via un port USB-C, les scientifiques de Neuralink travaillent à la création d’un système sans fil. Les électrodes installées dans le cerveau permettront d’enregistrer et de relayer l’activité cérébrale à un petit appareil situé derrière l’oreille du patient. Ces données seront ensuite transmises à un ordinateur.
L’objectif de Neuralink est de pouvoir mieux comprendre le fonctionnement du cerveau mais aussi d’offrir des solutions concrètes aux patients atteints de paralysie en pouvant par exemple saisir du texte à raison de 40 mots par minutes. Cependant, les possibilités vont bien au-delà. La société souhaiterait permettre à ses “patients” de pouvoir effectuer de nombreuses tâches par la pensée : déplacer le curseur sur son écran, naviguer sur internet, échanger des idées sous forme numérique avec une autre personne ou encore télécharger une nouvelle langue.
L’entreprise continue actuellement ses recherches sur des animaux avec succès a indiqué Elon Musk lors de la conférence. Un singe a par exemple été capable de se servir d’un ordinateur via son cerveau a-t-il précisé. Au cours de l’expérience sur un rat qui a été présentée ce matin, les données collectées étaient près de dix fois supérieures aux technologies actuelles de capteurs.
Neuralink cherche désormais à obtenir les autorisations nécessaires afin de pouvoir tester son dispositif sur un humain. Mais Elon Musk s’est montré très confiant : il espère installer une interface homme-machine dès 2020 sur un premier patient. Pour cela, plusieurs étapes seront fondamentales à la bonne réussite de l’opération mais également au parfait fonctionnement du système. L’insertion des threads et des autres dispositifs nécessaires d’une part mais les scientifiques travaillent également sur la réaction du cerveau et du corps humain suite à l’installation de telles sondes. Le risque est grand que du tissu cicatriciel se forme autour des fils, réduisant la bonne transmission des signaux.