En amont du Sommet mondial de l’IA de Paris, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté hier à 99 voix pour, 22 abstentions et 10 voix contre, l'avis "Pour une IA au service de l’intérêt général". Ce document propose un cadre d’acceptabilité inédit pour le déploiement de l’IA dans la société française. Élaboré par une commission temporaire composée de conseillers issus de la société civile organisée et de 10 citoyens tirés au sort, cet avis offre une contribution sur l’impact de l’IA dans des domaines clés tels que le travail, la santé, l’éducation et les services publics. Troisième assemblée constitutionnelle de la République française, le CESE assure le lien entre les pouvoirs publics et les citoyens. Ses 175 membres, répartis en divers groupes de travail, sont désignés pour 5 ans par des syndicats, des organisations patronales, des associations ou des ONG. Il peut également associer à ses travaux des citoyens tirés au sort et organiser des conventions citoyennes ou des consultations en ligne.
Les travaux adoptés par le Bureau sont ensuite publiés au Journal Officiel et transmises au Gouvernement et au Parlement afin de les éclairer dans l’élaboration des politiques publiques.
Quatre critères pour une IA à l’écoute de la société
Le CESE souligne l'importance de garantir que l'IA soit déployée de manière responsable, éthique et durable. Pour garantir que l’IA serve réellement l’intérêt général, il identifie quatre critères fondamentaux :- Compatibilité avec les limites planétaires : Intégrer l’impact environnemental dans la conception et l’usage des technologies d’IA ;
- Progrès social : Promouvoir une IA qui améliore les conditions de vie et réduit les inégalités ;
- Enjeux économiques : Soutenir la création de valeur tout en évitant les effets pervers tels que la précarisation de l’emploi ;
- Respect des droits fondamentaux : Garantir libertés individuelles, transparence et équité.
Des recommandations concrètes et inclusives
Le CESE propose 32 préconisations clés, parmi lesquelles :- Prioriser l’utilité sociétale
Le CESE préconise donc d'inclure l'IA dans le dialogue social et recommande la mise en place d'un accord national interprofessionnel (ANI) sur les modalités de déploiement de l'IA dans les entreprises. Cet accord, négocié par tous les partenaires sociaux, doit assurer un déploiement maîtrisé de l'IA, au service des travailleurs et en adéquation avec les besoins identifiés.
- Former et inclure
- Renforcer le choix citoyen
L’IA ne doit pas être imposée : les services publics doivent préserver une option humaine, pour garantir l’universalité de l’accès au service public et la liberté de choix de tous.
- Assurer la transparence et l'explicabilité de l'IA