Incendies dévastateurs, réchauffement climatique, fonte irrémédiable de la calotte glaciaire au Groenland, augmentation du niveau de la mer et des températures, épuisement des ressources, disparition des espèces, maladies liées à la pollution, les scientifiques alertent depuis des années sur l’état de la planète. Selon l’Indice planète vivante, outil de référence publié par le WWF tous les deux ans, 68% de la faune sauvage a disparu entre 1970 et 2016. En cause, la destruction d’habitats naturels, en particulier due à l’agriculture.
Souvent considérée comme un ennemi de la planète par beaucoup d’écologistes, la technologie pourrait jouer un rôle crucial en créant des outils de prévention apportant des solutions concrètes pour l’environnement. L’Intelligence Artificielle pourrait donc devenir un allié pour la planète et la conservation des espèces.
Collecter des données pour mieux comprendre et préserver la biodiversité
La protection de la biodiversité commence par l’étude des espèces et la compréhension de leur environnement. Le travail d’observation nécessaire est loin d’être simple : les conservateurs sont peu nombreux, ils étudient de larges espaces, dans des conditions d’accès parfois difficiles voire hostiles à l’homme, ce qui rend les observations délicates. Il peut se passer des semaines, des mois ou même des années entre deux observations d’individus issus d’espèces en voie d’extinction. Pire encore, la connaissance de notre planète reste très partielle. Les experts s’accordent à dire que des millions d’espèces animales, végétales et de champignons nous restent inconnues.
Depuis plusieurs années, l’Intelligence Artificielle vient en renfort aux conservateurs. Elle s’appuie sur des données provenant de différentes sources. Capable de compiler et d’analyser en temps réel de grands jeux de données, elle dote les spécialistes d’une sorte d’ubiquité virtuelle leur permettant d’avoir accès à une photographie générale de la situation à l’instant T, mais également de créer des prédictions qui s’appuient sur différentes simulations.
Une multitude d’initiatives de par le monde
Nous vous proposons de partir à la rencontre de David Klein, développeur en IA au sein de Conservation Metrics dans la Silicon Valley. Il a débuté sa carrière en concevant des puces neuromorphiques qui ont rencontré un large succès et ont équipé des smartphones tels que les Iphone et les Samsung Galaxy, avant de mettre ses compétences au service de la biodiversité. Il nous confie que sa plus grande fierté est aujourd’hui de pouvoir conférer une sorte de “super-pouvoir” aux conservateurs. Nous rencontrons également Roelof Pieters, militant pour la protection de l’environnement depuis son plus jeune âge et désormais CTO de la société Overstory, qui se consacre à l’aide à la gestion et protection des forêts.
Nous vous proposons enfin de découvrir les différentes initiatives reposant sur l’intelligence artificielle au service de la protection de la faune, de la flore, en passant notamment par la lutte contre le braconnage ou les collectes de données menées par la fondation Tara Océan.
Les acteurs de l’IA au service de la biodiversité que nous avons rencontrés dans le cadre de la rédaction de ce dossier sont tous animés par des convictions personnelles profondes. Ils démontrent, sans naïveté, que la protection de l’environnement peut s’insérer dans une relation économique vertueuse : ils mettent leurs compétences au service d’ONG et de sociétés conscientes de l’importance de leur image, ou tout simplement incitées à agir par des mesures gouvernementales. Ils cherchent ainsi à utiliser la puissance économique des entreprises privées, sans commune mesure avec celle des ONG, pour la nature dans le cadre d’accords impliquant fréquemment des relations quadripartites avec des ONG, les gouvernements et des entreprises privées. Leur position leur permet de concilier une rentabilité économique financée par les entreprises privées avec les positions pro-environnementales des ONG.