De juillet à septembre dernier, des acteurs, la plupart de second plan, ont participé à “un projet entièrement axé sur la recherche” selon Realeyes, une société basée à Londres, qui les invitait à exprimer différentes émotions pour des avatars virtuels, contre une rémunération alléchante de 150 alors qu’une journée de travail ne leur rapporte qu’une moyenne de 200$.
Cependant, selon MIT Technology Review qui a obtenu une copie de l’accord de licence de données, les implications potentielles de ce dernier sont vastes : “les acteurs semblent avoir autorisé Realeyes, Meta et d’autres parties des deux sociétés à accéder et à utiliser non seulement leurs visages, mais aussi leurs expressions, et tout ce qui en découle, presque comme ils le souhaitent et quand ils le souhaitent, tant qu’ils ne reproduisent aucune ressemblance individuelle”.
Sans le vouloir, ils sont allés à l’encontre des positions de leurs syndicats qui s’indignaient des volontés d’utilisation de l’IA de l’AMPTP. Selon Duncan Crabtree-Ireland, Directeur exécutif national et négociateur en chef de SAG-AFTRA, l’AMPTP serait allé jusqu’à proposer que “les figurants puissent être “scannés”, soient payés une journée, et que leur image appartienne aux sociétés de production, afin qu’elle puisse être réutilisée pour n’importe quel projet, n’importe quand, sans compensation”.
En participant au projet de Realeyes et en cédant leurs données émotionnelles pour créer des avatars virtuels plus réalistes et interactifs, les acteurs ont peut-être contribué à leur propre remplacement par l’IA. Ces avatars pourraient être utilisés à des fins commerciales ou artistiques, sans leur consentement ni leur rémunération. Ce projet soulève ainsi des questions éthiques et juridiques sur la protection des droits d’image et de voix des acteurs, ainsi que sur la création originale.