Les aires marines protégées sont des zones contribuant notamment à l’exploitation durable de la pêche. Elles sont sujettes à des mesures de protections spécifiques dans le but de permettre aux espèces présentes de pouvoir se reproduire et donc, de les faire perdurer. Ce processus nécessite une grande vigilance des autorités quant à l’activité humaine qui se déroule dans ces espaces. Afin de les épauler, des chercheurs développent depuis trois ans en Méditerranée une solution d’intelligence artificielle et de robotique pour la surveillance des zones et la prévention des risques pour les écosystèmes marins.
Un projet pour aider à lutter contre les activités illégales dans les zones protégées
À l’heure actuelle, la surveillance de ces espaces est réalisée grâce à des inspections de routine ou bien grâce à des dispositifs de détection d’activité illégale dans ces aires protégées. Les nouvelles technologies, et en particulier l’IA et la robotique, pourraient représenter un motif d’espoir supplémentaire pour une meilleure protection de ces zones.
C’est dans ce cadre qu’une équipe de chercheurs de la Division Automatisation autonome et robotique (DAyRA), intégrée au groupe de recherche IEER de l’Université Polytechnique de Carthagène (UPCT) a lancé le projet VIGIA : un système de surveillance côtière basé sur des véhicules autonomes. Cette équipe est constituée notamment de Juan Carlos Molina, Javier García, Antonio Guerrero et Marouane Salhaoui, experts en électronique, en robotique et en télécommunications et leur projet est soutenu par le ministère de l’Agriculture espagnol.
Systèmes autonomes, robotique et intelligence artificielle
Les chercheurs ont réalisé leur projet en se basant sur la réserve marine de Cabo de Palos-Islas Hormigas, et en s’installant dans le port le plus proche de cette zone protégée. De là, les premiers travaux ont débuté avec la création d’un système de surveillance. Ils utilisent l’intelligence artificielle en la couplant avec la reconnaissance visuelle pour permettre au modèle de reconnaitre les navires et analyser leurs agissements. Le modèle est intégré dans un robot marin autonome qui navigue à la surface de l’eau, comme le rapporte Juan Carlos Molina, l’un des chercheurs du programme :
“L’environnement marin est un environnement hostile et risqué où un robot marin peut offrir des avantages significatifs, en évitant les risques pour les humains et en prolongeant la durée des opérations de la mission. Un robot marin de surface autonome doit fondamentalement intégrer la capacité de se déplacer et de manœuvrer de manière autonome en ce qui concerne les tâches de surveillance des réserves marines.”
Des modèles de cloud computing et d’edge computing sont utilisés afin de reconnaitre ces navires. Le robot peut se déplacer de manière autonome et donc quadriller la zone protégée que le garde-côte définit au préalable.
Des recherches en robotique collaborative
La mise en place de ce projet vise également à réaliser des recherches plus poussées en robotique collaborative, comme l’explique Antonio Guerrero, l’un des chercheurs du projet :
“Notre effort est centré sur la capacité à collecter des objets en surface de manière sélective et respectueuse de l’environnement, à travers l’application de notre expérience en robotique collaborative. Ici convergent les axes de recherche de la robotique marine autonome, de la robotique collaborative et de l’intelligence artificielle.”
L’objectif du groupe de travail est double :
- D’une part, améliorer la technologie des robots marins en augmentant leur capacité de fonctionnement autonome en faisant progresser les technologies de robotique et d’intelligence artificielle
- D’autre part, développer un outil complémentaire des systèmes traditionnels et qui à l’avenir pourraient conduire à des changements dans la manière de surveiller les réserves marines grâce à la combinaison de la robotique et de l’intelligence artificielle.
À terme, le système découlant de ce projet pourra être utilisé pour n’importe quel aire marine protégée du bassin méditerranéen.