C’est lors de sa visite au sein de la Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI) sur le campus de l’UGA à Grenoble début juillet que, Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a présenté les 17 lauréats de la seconde vague de l’appel à projets « ExcellenceS sous toutes ses formes », lancé dans le cadre de France 2030.
Le volet « Innovation Structurelle » du programme d’investissement d’avenir, PIA 4, vise à pérenniser l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche, et de la valorisation et dans ce but, a consacré 800 millions d’euros à l’APP « ExcellenceS sous toutes ses formes ».
Ce dernier vise à reconnaître l’excellence dans la pluralité des territoires mais aussi dans la diversité des acteurs, universités ou grandes écoles, ce qui justifie le « S » d’ExcellenceS. Il a pour objectif d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche porteurs d’un projet de transformation ambitieux à l’échelle de leur site, dans la mise en œuvre de leur stratégie propre, élaborée à partir de leur dynamique territoriale et de leurs besoins spécifiques. Il leur permettra ainsi d’à atteindre, dans leur(s) domaine(s) d’excellence, les meilleurs standards internationaux.
L’APP a été échelonné en trois vagues afin de permettre à chacun de pouvoir y répondre et d’approfondir son projet. La première a permis de sélectionner 15 projets qui ont été présentés le 30 novembre dernier, les lauréats de la seconde sont au nombre de 17.
Les 17 lauréats de la deuxième vague
Parmi ces 17 projets, deux sont ultra-marins. Les territoires d’outre-mer se révèlent en effet de formidables territoires d’innovation et de créativité, préserver leurs spécificités apparaît important.
Les deux projets ultra-marins
Le projet de l’Université de Guyane
Le projet AIBSI (Institut amazonien de la biodiversité et du développement
durable) doté de 14,1 Ms€ : « construire un modèle amazonien autour de la biodiversité et de l’innovation durable. »
Avec la création d’un Institut amazonien de la biodiversité et du développement durable, l’ambition de l’Université de Guyane est de réunir tous les acteurs de l’innovation pour créer une véritable identité de site autour de la biodiversité et de l’innovation durable en Amazonie.
En adoptant une approche intégrée de la recherche et de l’innovation au travers de projets de recherches interdisciplinaires, le projet jouera, à l’interface entre le monde académique et le monde socio-économique, un rôle de catalyseur des dynamiques territoriales, tendu vers un modèle amazonien de développement humain et de croissance économique verte, qui préserve l’immense biodiversité locale.
Le projet de l’Université de la Polynésie française
NĀRUA – Insularité et formation en Polynésie française, un défi transformant :
« Réinventer l’enseignement supérieur dans le territoire pacifique multi-insulaire » doté de 11,1 Ms€
L’Université de la Polynésie française entend réinventer de façon ambitieuse l’enseignement de premier cycle, en cohérence avec les secteurs-clés de l’économie polynésienne. Elle souhaite également assumer son rôle d’institution francophone structurant les relations avec les régions clés de la zone Pacifique (Hawaii, Nouvelle-Zélande, Australie) et promouvoir les langues et cultures polynésiennes.
Cette approche inclura la formation tout au long de la vie, grâce à une formation basée sur la recherche et adaptée aux besoins des cadres publics et privés. NĀRUA mettra ainsi l’expertise de l’université au service des décideurs polynésiens, mais aussi de tout territoire concerné par l’insularité, l’éloignement ou les questions de développement durable.
Les autres projets
Le projet de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France
EURO-TELL – Nouveau modèle européen d’apprentissage expérientiel fondé sur la transition : « Des graduate schools pour répondre aux enjeux sociétaux autour de trois hubs thématiques », doté de 11Ms€.
Pour répondre aux défis de la transition en s’appuyant sur les expertises des acteurs du territoire, l’Université Polytechnique des Hauts-de-France propose de constituer trois hubs thématiques de la transition, auxquels sont rattachées trois graduate schools interdisciplinaires européennes :
- Vieillissement et handicap; villes, territoires et mobilités intelligentes;
- Industrie du futur à impact positif sur l’environnement et l’humanité;
- Un Think-to-Do-Lab inspiré du modèle des think tanks.
Des masters et doctorats à forte valence scientifique, professionnelle et européenne seront développés dans les graduate schools.
Le projet de l’Université de Reims Champagne Ardennes (URCA)
EXEBIO – Excellence en bioéconomie durable : « La bioéconomie comme moteur de la recherche et pour le territoire », doté de 21,7 Ms€.
L’ambition du projet EXEBIO est que soit reconnue l’excellence de l’Université de Reims Champagne Ardennes (URCA) et de son environnement académique et territorial dans la recherche et la formation en bioéconomie à l’échelle nationale et internationale.
EXEBIO est fondé sur la création d’un Institut International en Bioéconomie Durable, qui porte une politique pionnière d’organisation et de structuration de la recherche en bioéconomie. Le projet s’articule autour de 3 axes prioritaires :
- Une politique ambitieuse pour une recherche d’excellence;
- Une graduate school européenne visant une formation de haut niveau, ancrée sur la recherche et connectée au monde socio-économique;
- Un partenariat avec le monde industriel pour une véritable politique d’innovation autour de la bioéconomie.
Le projet de l’Université Grenoble Alpes (UGA)
GATES – Attractivité et ExcellenceS à l’Université Grenoble Alpes : « Renforcer l’attractivité en recherche, en sciences humaines et sociales et en premier cycle », doté de 27,6 Ms€.
L’Université Grenoble Alpes (UGA) vise à renforcer sa visibilité, son attractivité et sa signature de site en recherche et formation, autour de trois axes principaux :
- Accroître l’attractivité internationale en recherche, en s’appuyant sur des infrastructures de recherche exceptionnelles (grands instruments internationaux, Maison de la création et de l’innovation) pour accélérer le développement de collaborations de recherche suivies avec des réseaux de partenaires internationaux;
- Installer l’UGA comme une institution pionnière en matière d’approche par les données et développer la visibilité et l’attractivité des sciences humaines et sociales;
- Créer une offre de premier cycle attractive, différenciée et personnalisée, adaptée à la diversité des besoins de nos étudiants, avec d’une part, des cursus qui les préparent à une entrée sur le marché du travail et, d’autre part des cursus les orientant vers des études longues, fortement appuyées sur la recherche.
Le projet de l’Université de Rennes 1
IRIS-E – Recherches interdisciplinaires et solutions innovantes pour la transition environnementale : « L’interdisciplinarité et l’innovation comme moteurs de la transition environnementale » doté de 21,4 Ms€.
Le projet IRIS-E a pour ambition de développer des solutions innovantes pour faire évoluer les équilibres entre les activités de production et l’environnement, afin de contribuer à la soutenabilité des ressources, à la protection des écosystèmes et à la préservation de la santé humaine.
Il s’appuiera sur l’accroissement des données disponibles, le développement des capacités de modélisation pour visualiser les interdépendances humain-nature, co-construire des méthodes de production innovantes (agroécologie, éco-conception des matériaux) et proposer des actions pertinentes articulant politiques publiques, normes juridiques, incitations économiques et approches participatives.
Une telle ambition suppose une transformation profonde des pratiques, centrée sur l’interdisciplinarité et les sciences participatives.
Le projet de Université de Lorraine
LUE E&T – Lorraine Université d’excellence pour l’éducation et les territoires : « La transformation du premier cycle universitaire et un nouveau modèle de relation avec les territoires », doté de 15,6 Ms€.
L’Université Lorraine Université d’excellence (LUE) et ses partenaires renforceront à travers ce projet leur signature, définie autour de six défis sociétaux, en agissant à la fois en interne sur la formation des étudiants, et en externe sur le lien avec les territoires. En interne, chaque étudiant de licence sur tous les territoires de l’université pourra être sensibilisé à l’entrepreneuriat, à la recherche de manière précoce, et obligatoirement aux objectifs de développement durable portés par LUE.
En externe, la mise en place d’une conférence universitaire territoriale qui rassemble la région Grand Est, le rectorat, deux métropoles, quatre départements et onze collectivités territoriales, propose un nouveau modèle d’ancrage territorial, au service d’une excellence reconnue au niveau international.
Le projet de l’Université d’Artois
MAIA – Maîtriser les applications de l’intelligence artificielle : « Expliquer et faire accepter l’intelligence artificielle » doté de 10,9Ms€
L’alliance A2U, qui regroupe trois universités pluridisciplinaires, vise à développer des solutions de recherche originales et génériques pour faire avancer l’explicabilité formelle et l’acceptabilité sociétale de l’intelligence artificielle, avec un focus sur trois domaines importants pour la région Hauts-de-France : la santé, la chimie et l’environnement.
L’ambition est de renforcer encore l’excellence et l’attractivité des recherches et formations de l’université dans le domaine de l’intelligence artificielle et de ses applications, ce sujet multidisciplinaire devenant ainsi une thématique phare de l’alliance A2U.
Le projet de l’Université d’Orléans
MINERVE – Renforcer une démarche de recherche et de formation intégrative pour répondre aux enjeux sociétaux et économiques internationaux : « Un programme gradué ambitieux pour structurer les sciences », doté de 13,8 Ms€.
L’Université d’Orléans prévoit de construire deux pôles thématiques, l’un en sciences et technologies augmentées par les data sciences, l’autre en sciences du sport, de la rééducation et des activités physiques. Avec des programmes modulaires et interdisciplinaires en 1er et 2e cycles, elle a pour ambition de développer un nouveau modèle de programme gradué d’excellence, conciliant ancrage territorial et internationalisation, pour favoriser l’émergence d’une génération de scientifiques capables d’innover.
Le projet de l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL)
ONEPSL IMPACT – De l’excellence académique à l’impact sociétal : « Transformer l’offre de formation et la relation avec les anciens étudiants » ,doté de 23,9 Ms€
L’ambition de l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) est de permettre à ses étudiants de combiner excellence académique et impact, afin de les préparer à devenir acteurs du changement. Elle souhaite pour cela transformer l’offre de formation et la relation avec les anciens étudiants.
Elle proposera davantage de formes d’apprentissage par l’expérience et les projets, de formations immergées dans la recherche et une plus grande transdisciplinarité dès le niveau licence. Elle impliquera ses alumni dans l’enseignement, les stages et de multiples autres actions de formation ou de recherche avec les étudiants de premier et deuxième cycle de PSL. Ses diplômés bénéficieront notamment d’une inscription à vie à PSL et auront accès à une offre de formation continue sur mesure.
Le projet de l’Université Claude Bernard Lyon 1
SHAPE-MED – Structuration d’une approche «une seule santé» pour la médecine personnalisée à Lyon : « Créer un hub santé au sein d’une université pluridisciplinaire, de recherche intensive », doté de 28,1 Ms€.
En s’appuyant sur le premier écosystème industriel d’innovation en matière de santé en France et le deuxième plus grand système hospitalier universitaire, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et ses partenaires répondent de façon ambitieuse aux défis de la médecine et de la «santé unique» en constituant un hub santé d’excellence, en connectant acteurs publics et privés et en renforçant, par une stratégie RH intégrée, le continuum hôpital-université-recherche.
Le Lyon Hub Santé 2030 sera doté d’une gouvernance impliquant tous les acteurs de la recherche et de l’innovation dans une conception intégrée de la recherche. Il bénéficiera d’un partenariat avec le Hub d’Innovation en Santé d’Ottawa.
Le projet de Sorbonne Université
SOUND – Sorbonne Université pour un nouvel engagement : déployer la contribution collective aux défis sociétaux. « Répondre aux défis de trois grandes transitions : société, santé et ressources pour une planète durable », doté de 30,7 Ms€.
Avec le projet SOUND, Sorbonne Université et ses partenaires souhaitent renforcer leur capacité de contribution collective aux défis de trois grandes transitions : Sociétés, langues et cultures en mutation, Approche globale de la santé, Ressources pour une planète durable.
Le projet comporte pour cela une dimension académique, avec l’appui à des projets de recherche, de formation et d’innovation développés dans la perspective de contribuer aux trois grands programmes, et une dimension institutionnelle, visant à renforcer les interactions avec les partenaires académiques et non académiques, afin de rendre connaissances et résultats largement accessibles.
Le projet de l’Institut Polytechnique de Paris
STEP 2 – Science et Technologie à Polytechnique Paris : « Un Institut pour répondre aux besoins scientifiques, économiques et sociaux », doté de 27,9 Ms€.
L’Institut Polytechnique de Paris et ses partenaires projettent de construire un Institut de sciences et de technologies intégré socialement responsable pour répondre aux besoins scientifiques, économiques et sociaux, en se concentrant sur des domaines de recherche à fort impact européen et mondial : l’ingénierie de la santé, les nouveaux matériaux, les technologies numériques, ou encore l’énergie au service du climat.
Le projet comprend 5 initiatives :
- La création du centre interdisciplinaire Engineering for Health;
- La création du centre interdisciplinaire IP Paris Materials for Society (nouveaux matériaux);
- L’initiative IP Paris Future for Computing (technologies numériques);
- La montée en gamme du centre interdisciplinaire Energy for Climate;
- La stratégie d’innovation de l’IP Paris.
Le projet de Sciences Po Paris
TIERED – Transformer par l’interdisciplinarité la recherche et l’enseignement face aux défis des démocraties : « La transdisciplinarité pour produire de nouveaux savoirs », doté de 15,9 Ms€.
En assumant pleinement sa responsabilité sociale, Sciences Po Paris veut répondre aux défis des transitions environnementale et numérique. L’école souhaite pour cela former les étudiants qui accompagneront demain ces transformations, en installant durablement un dialogue interdisciplinaire entre les sciences humaines et sociales et les autres disciplines scientifiques, et en développant une politique nouvelle de diffusion et de valorisation des savoirs pour irriguer le débat et les politiques publics.
De nouveaux cadres le permettront : le Forum des transformations, la Fabrique des politiques et le Pavillon de l’innovation, et de nouveaux partenariats structurants stimuleront les initiatives sur les défis sociétaux.
Le projet de l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées
TIRIS – Initiative toulousaine pour un impact de la recherche sur la société : « Trois défis pour une université intensive de recherche de classe mondiale » doté de 38,3 Ms€.
Avec TIRIS, l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées s’engage dans une transformation institutionnelle pour créer une université de recherche intensive de classe mondiale, en s’appuyant sur l’excellence disciplinaire et sur le dialogue interdisciplinaires et inter-sciences (STS et SHS).
L’accent est mis sur trois défis sociétaux clés, en phase avec les priorités des secteurs privé et public locaux : la santé et le bien-être; le changement global et son impact sur les sociétés; les transitions durables.
Ce faisant, le projet participera au renouvellement des politiques publiques et répondra aux attentes croissantes des jeunes générations.
Le projet de l’Université de Corse
UNITI – Université pour la transformation pour les territoires insulaires méditerranéens : « Créer un tourism’Lab en industrie culturelle », doté de 7,1 Ms€.
Le projet UNITI vise à faire de l’Université de Corse le catalyseur des dynamiques territoriales autour de deux axes de développement : les ressources naturelles (avec le développement de plateformes et l’expérimentation de solutions durables de conservation) et les ressources culturelles (avec la création d’un tourism’Lab en industrie culturelle, pour réinventer un rapport au territoire dans ses composantes patrimoniales, culturelles et socio-économiques).
Le projet vise aussi à renforcer la structuration vers la société en lien avec les partenaires locaux et internationaux.
Le projet de l’Université Savoie Mont Blanc (USMB)
USMB SHINE – Stratégie de l’USMB pour un meilleur impact sur l’écosystème et la société : « Renforcer l’engagement de l’université sur les territoires et contribuer aux transitions environnementales, industrielles et sociétales », doté de 8,7 Ms€.
Avec le projet USMB SHINE, l’Université Savoie Mont Blanc veut contribuer davantage aux transitions environnementales, industrielles et sociétales autour de 3 axes prioritaires : Interactions Homme – Environnement, Services et Industries du futur, Patrimoine culturel et Sociétés en mutation.
Pour cela, elle entend structurer la recherche et l’enseignement de manière interdisciplinaire, diffuser et en valoriser les connaissances pour accélérer le développement des entreprises et des territoires et constituer des hubs thématiques de recherche et d’enseignement avec l’ensemble des parties prenantes. Elle entend ainsi décloisonner les activités de recherche et de formation et organiser l’animation scientifique et académique dans un esprit d’innovation ouverte.
La troisième et dernière vague a été lancée ce 12 juillet pour une clôture au 30 novembre 2022.