Depuis plus de dix ans, ONERA et Thalès sont en étroite collaboration dans le cadre d’un projet lié à l’intelligence artificielle. ONERA réalise des recherches autour des systèmes intelligents pour l’écosystème militaire français et plus précisément autour de l’automatisation des drones de chasse aux mines. Avec l’évolution des outils, les chercheurs ont pu s’atteler à la construction d’une architecture décisionnelle partagée entre les drones et les systèmes de commandement. Retour sur cette décennie de partenariat.
Une première architecture décisionnelle de l’ONERA en 2010
C’est en 2010 qu’une première architecture décisionnelle a été développée par l’ONERA : elle permettait à un drone sous-marin de détecter, classifier et localiser des mines factices posées tout au fond des eaux, au large des côtés. À cette époque, une démonstration technologique de dix heures avait été réalisée pour prouver l’efficacité de l’outil.
Le système autonome de chasse aux mines ainsi que son architecture logicielle embarquée supervisait la mission et adaptait le plan des actions de navigation et de perception pour le véhicule sous-marin autonome et le sonar multivues SAMDIS. Tout cela permettait d’optimiser la localisation des mines afin de pouvoir les neutraliser par la suite.
Une coopération avec Thalès pour automatiser les drones de chasse aux mines
Sur la décennie, l’ONERA a coopéré avec Thalès avec pour objectif d’offrir une autonomie décisionnelle aux drones sous-marins et de surface afin d’aider le programme franco-britannique Maritime Mines Counter-Measures (MMCM). Déjà en 2009, les deux institutions s’associaient afin de concevoir un radar à ondes de surface pour surveiller les zones maritimes.
Entre-temps, les outils ont largement évolué : des techniques de développement par composants ont été découvertes et la conception d’une bibliothèque logicielle générique ONERA permet de construire une architecture décisionnelle. De cette manière, la décision est répartie entre les systèmes de commandement et les drones dans des modules décomposés hiérarchiquement tout en prenant en compte les buts à poursuivre.
Les composantes de cette architecture et l’avenir du projet
En mars dernier, les composants des architectures ont fait l’objet d’une spécification détaillée que l’on retrouve ci-dessous :
La carte de gauche montre le quadrillage de la zone avec l’emplacement des mines en rouge. Le schéma de droite présente l’architecture type OARA que l’on retrouve sur les drones de surface et les drones sous-marins automatisés.
La prochaine étape verra le développement d’une instance d’architecture pour un scénario impliquant un drone sous-marin, sa qualification puis sa démonstration dans un atelier de simulation appartenant à Thalès et dédié à cette initiative.