L’Authors Guild, la principale organisation professionnelle d’écrivains américaine, a soumis une lettre ouverte aux PDG de grandes entreprises d’IA, notamment OpenAI, Alphabet, Meta, Stability AI, IBM et Microsoft. La lettre attire l’attention sur “l’injustice inhérente à la construction de technologies d’IA génératives lucratives à l’aide d’œuvres protégées par le droit d’auteur et demande aux développeurs d’IA d’obtenir le consentement, de créditer et de rémunérer équitablement les auteurs”.
Avec plus de 13 000 membres, l’Authors Guild est la plus ancienne et la plus grande organisation professionnelle d’écrivains publiés des Etats-Unis. Elle plaide au nom des écrivains en activité pour protéger la liberté d’expression et les droits d’auteur, se bat pour des contrats équitables et la capacité des auteurs à gagner un salaire décent.
Selon elle, les modèles d’IA comme ChatGPT doivent leur existence aux innombrables livres, articles, essais, journalisme et autres travaux écrits qui sont incorporés dans le tissu même du logiciel. L’utilisation de ces œuvres originales dans les technologies d’IA sans compensation ni crédit est intrinsèquement injuste et potentiellement dévastatrice pour la profession d’écrivain.
L’Authors Guild demande donc à ses membres de signer une lettre ouverte aux leaders de l’IA générative appelant les PDG d’OpenAI, d’Alphabet, de Meta, de Stability AI et d’IBM à rémunérer équitablement les écrivains pour l’utilisation de matériel protégé par le droit d’auteur dans leurs programmes d’IA générative.
La lettre avait recueilli plus de 9 000 signatures le 18 juillet dernier.
La création de licences collectives
L’une des solutions proposées par l’Authors Guild est la création de licences collectives : une organisation de gestion collective (CMO) concéderait des licences de droits au nom des auteurs, négocierait des frais significatifs et équitables avec les sociétés d’IA, puis distribuerait ces paiements aux auteurs.
Ces licences couvriraient les utilisations passées de livres, d’articles et d’autres œuvres dans les systèmes d’IA, ainsi que les utilisations futures. L’utilisation ne serait pas concédée sous licence sans un consentement spécifique de l’auteur ou d’un autre titulaire de droits.