Nick Clegg, président des Affaires mondiales de Meta, a annoncé le 4 novembre dernier que Meta a mis Llama à disposition des agences gouvernementales américaines et des entrepreneurs travaillant sur des applications de sécurité nationale. Alors que l’entreprise interdisait jusqu’à présent l’utilisation de son modèle à des fins militaires, sa nature open source permet à quiconque d’accéder et de modifier le modèle, une opportunité que la Chine a rapidement saisie.
Selon Nick Clegg, “Meta veut jouer son rôle pour soutenir la sûreté, la sécurité et la prospérité économique de l’Amérique, et de ses alliés les plus proches”. Il met en avant dans son blog les atouts de l’IA open source pour renforcer la position des États-Unis dans la course mondiale à l’IA, notamment dans les domaines de la sécurité nationale et de l’efficacité du secteur public, soulignant :
“Nous pensons qu’il est dans l’intérêt de l’Amérique et du monde démocratique au sens large que les modèles open source américains excellent et réussissent par rapport aux modèles de Chine et d’ailleurs”.
Un soutien massif aux agences de sécurité nationale américaines
Meta s’est associé avec un éventail de partenaires influents, tels qu’Amazon Web Services, Oracle, Microsoft, et des entreprises de défense comme Lockheed Martin, pour intégrer Llama dans divers projets destinés à renforcer la sécurité et la défense des États-Unis. Parmi les applications spécifiques, Oracle utilise Llama pour faciliter la maintenance des avions militaires, améliorant ainsi l’efficacité des techniciens grâce à des outils de diagnostic plus performants et rapides. De son côté, Scale AI travaille à adapter Llama pour la planification stratégique et l’évaluation des vulnérabilités dans des missions de sécurité nationale.
L’usage militaire de Llama par la Chine : une course à l’IA qui s’accélère
Des chercheurs de la République populaire de Chine ont affiné Llama 13B pour développer un chatbot militaire afin d’assister les analystes et les officiers dans des tâches stratégiques complexes. Ce chatbot, qui a été utilisé pour traiter des données de renseignement pourrait améliorer les communications cryptées entre les troupes et soutenir des simulations de scénarios de guerre, marquant ainsi une application offensive de l’IA open source.
Mais pour Meta, le rôle présumé d’une version antérieure et désormais obsolète d’un modèle open source américain n’est pas pertinent alors que la Chine investit massivement dans sa tentative de s’imposer comme leader de l’IA.
Cependant, l’utilisation de Llama par la Chine soulève des questions importantes : dans quelle mesure les États-Unis et leurs alliés pourront-ils continuer de promouvoir des technologies ouvertes, tout en préservant leur sécurité nationale face à des applications militaires adverses ?
Pour les États-Unis, la mise à disposition de Llama dans un cadre contrôlé permet d’utiliser la technologie tout en limitant les risques, et en formant un réseau public-privé pour anticiper les menaces potentielles. En Chine, l’utilisation de Llama pourrait accélérer l’automatisation militaire, avec des modèles capables d’assister les commandements en temps réel.