En août dernier, l’ESN Atos annonçait le projet de cession de ses activités historiques d’infogérance au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et sa restructuration autour d’Eviden, sa filiale regroupant ses activités Digital, Cloud, Big Data et Sécurité. Alors que celui-ci devait être prochainement finalisé, après avoir été soumis à l’approbation des actionnaires, David Layani, PDG du cabinet de conseil français Onepoint a déclaré auprès de l’Autorité des marchés financiers une montée au capital de l’ESN de 9,9%, faisant du cabinet l’actionnaire majoritaire.
Afin de retrouver des marges de manœuvre financières en raison de difficultés liées à des crises de gouvernance successives, la direction d’Atos a annoncé en 2022, son intention de scinder l’entreprise en deux branches distinctes : Tech Fondation, axée sur l’infogérance, et Eviden, regroupant les activités de cybersécurité, de cloud et de datas.
Elle envisageait de céder complètement la branche Tech Fondation et d’introduire la branche Eviden en bourse, après une augmentation de capital de 900 millions d’euros. Au mois de septembre suivant, Onepoint, spécialiste de la transformation technologique des entreprises, et le fonds d’investissement IGC proposaient à Atos de racheter la branche Eviden pour 4,2 milliards de dollars, offre rejetée à l’unanimité par le conseil d’administration.
Le PDG de Onepoint, qui compte environ 3 000 employés et un CA de 500 millions d’euros, déclarait :
“En unissant nos forces, nous sommes convaincus que ce projet de rapprochement créerait de la valeur pour Atos, Onepoint, l’ensemble de nos talents, ainsi que pour nos clients et partenaires. Toutes les conditions sont réunies : prix attractif, financement sécurisé, projet industriel ambitieux aligné sur le plan stratégique d’Atos. Ensemble, nous pourrions préserver nos valeurs et construire un champion français de la technologie au rayonnement international”.
Les négociations pour le rachat de Tech Fondation
En août dernier, des négociations ont débuté entre Atos et EP Equity Investment (EPEI), un fonds d’investissement détenu en grande partie par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, qui a précédemment racheté des entreprises françaises comme le groupe Casino avec le soutien de l’état français.
Il devait acquérir l’ensemble de la branche Tech Fondation déficitaire du groupe pour une valeur d’entreprise de 2 milliards d’euros, et à la demande de Bertrand Meunier, alors PDG d’Atos qui a récemment démissionné de ce poste, participer en contrepartie à l’augmentation du capital d’Eviden à hauteur de 217 millions d’euros. Ce qui faisait de lui son principal actionnaire avec 7,5 % du capital … avant que David Layani n’annonce la montée de Onepoint à 9,9%.
Une annonce, qui finalement arrange également Daniel Kretinsky qui avait tout de suite annoncé qu’il était prêt à céder sa place. Selon le PDG de Onepoint, il n’est pour l’instant pas question d’acquisition, mais de sortir le groupe Atos, qui a vu récemment ses actions chuter, de ses difficultés.
Dans un communiqué de presse faisant suite à cette annonce, Atos déclare :
“Atos a pris note de l’annonce faite cet après-midi par Onepoint, une société française reconnue dans le domaine de la transformation numérique, en tant que nouvel investisseur de référence d’Atos. Nous saluons l’arrivée de Onepoint et envisageons d’entamer un dialogue constructif avec elle, comme avec tous les autres actionnaires du Groupe, dans le meilleur intérêt de toutes nos parties prenantes”.