C’est sur X, le nouveau nom donné à Twitter, que Neuralink, la start-up d’Elon Musk a annoncé le 7 août dernier avoir levé 280 millions de dollars en série D. Le cycle de financement a été dirigé par Founders Fund, la société capital-risque créée par Peter Thiel, avec qui Elon Musk avait cofondé Paypal.
Founders Fund avait d’ailleurs participé en juillet 2021 à la précédente levée de fonds de 205 millions de dollars de Neuralink, tout comme le groupe Alphabet, via sa filiale Google Ventures. Il est également le 1er investisseur institutionnel de Space X, l’entreprise fondée par Elon Musk en 2002.
Cofondée entre autres par Elon Musk en 2016, Neuralink, basée à Fremont, en Californie, qui compte environ 400 employés, va enfin pouvoir commencer ses essais cliniques sur l’homme. Elon Musk, toujours aussi enthousiaste, prévoyait que la première interface-cerveau serait implantée chez un humain en 2020. Cependant, l’entreprise n’a reçu l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) d’utiliser son implant cérébral et son robot chirurgical pour des essais sur l’homme qu’en mai dernier.
En effet, l’implant enregistre l’activité cérébrale à partir de 1024 électrodes réparties sur 64 fils, ceux-ci sont si minces qu’ils ne peuvent être insérés par la main humaine, Neuralink a donc conçu un robot capable de le faire.
Dans un premier temps, les implants devraient venir à l’aide de personnes atteintes de paralysie ou de cécité, ils pourraient être ensuite utilisés pour combattre les maladies neuro-dégénératives comme celles d’Alzheimer ou de Parkinson. Selon Elon Musk, ils pourraient également aider à lutter contre l’obésité, l’autisme, la dépression et la schizophrénie et même permettre la navigation sur Internet et la télépathie.
Des méthodes controversées
Bien que Neuralink ait obtenu le feu vert de la FDA, la start-up est au cœur de plusieurs polémiques.
En février dernier, le département américain des Transports a annoncé mener une enquête sur Neuralink. Une organisation de défense des animaux a accusé la startup d’avoir transporté des matières contaminées provenant de primates malades sans avoir suivi la procédure. Le porte-parole du ministère des Transports a assuré que ce dernier prenait ses allégations très au sérieux et a déclaré :
“Nous menons une enquête pour nous assurer que Neuralink est en pleine conformité avec les réglementations fédérales et protège ses travailleurs et le public contre les agents pathogènes potentiellement dangereux”.
Reuters a rapporté en décembre dernier, que Neuralink faisait l’objet d’une enquête fédérale pour maltraitance animale et que certains de ses employés s’étaient plaints de la précipitation des tests réalisés sur les animaux. Elon Musk aurait demandé à son personnel d’accélérer les tests sur des singes, des porcs et des moutons causant la mort de nombre d’entre eux.
Quelques jours avant que la FDA n’autorise la société à procéder à un essai clinique sur l’humain, plusieurs parlementaires américains ont demandé aux régulateurs d’enquêter pour savoir si les tests sur animaux de Neuralink étaient conformes.
Neuralink a demandé aux personnes souffrant de paraplégie, de cécité, de surdité et/ou d’aphasie souhaitant participer aux essais cliniques de s’inscrire sur son “Registre des patients”. La start-up n’a pas communiqué sur la date à laquelle elle envisage de débuter les premiers essais.