En quelques mois, Mistral AI est devenu un acteur incontournable de l’IA générative en France et en Europe. Alors que la start-up s’est élevée au rang de licorne fin décembre dernier avec un tour de table de 385 millions d’euros, elle serait en train de finaliser, selon le Wall Street Journal, une levée de fonds de 600 millions de dollars, ce qui triplerait sa valorisation, la portant à environ 6 milliards de dollars.
La levée de fonds d’amorçage de Mistral AI, réalisée alors que la start-up n’avait qu’un mois, a atteint un montant record de 105 millions d’euros pour la France. Dirigée par le fonds américain LightSpeed Venture Partners, elle montrait la confiance des investisseurs dans la capacité de ses 3 cofondateurs, Arthur Mensch, Timothée Lacroix et Guillaume Lample, à créer un champion européen de la GenAI en Europe et à contrer l’oligopole établi par les géants américains de l’IA. Xavier Niel, le propriétaire de Free, Rodolphe Saadé, le patron de CMA CGM, l’ex-PDG de Google Eric Schmidt et divers fonds européens y figuraient.
Il faut reconnaître qu’outre une solide expérience en deep learning et IA générative, les trois cofondateurs font preuve d’une forte détermination. Un mois plus tard, Arthur Mensch, PDG, se retrouvait sur la scène de Viva Tech face à Emmanuel Macron, plaidant pour plus de soutien aux acteurs de l’IA en France. Il a également fait partie de la “Commission de l’intelligence artificielle” créée par Elisabeth Borne en septembre dernier aux côtés de Luc Julia, expert en IA générative et Yann Le Cun, VP et Chief AI Scientist chez Meta. Ce dernier a d’ailleurs remis au gouvernement en mars dernier son rapport “IA: Notre ambition pour la France”, proposant des recommandations pour faire de la France un acteur majeur de la révolution technologique de l’IA.
En décembre dernier, Mistral AI annonçait Mixtral AI, son second modèle open source et dans la foulée, une levée de fonds de série A de 385 millions d’euros, la valorisant à près de 2 milliards d’euros. Le tour de table avait été dirigé par le fonds de capital-risque Andreessen Horowitz, avec la participation des fonds LightSpeed Venture Partners et General Catalyst, l’éditeur de logiciel Salesforce, via son fonds dédié à l’IA générative, la banque BNP Paribas et le transporteur CMA CGM.
Une série B de 600 millions de dollars ?
En 2024, Mistal AI a toujours le vent en poupe : en mars dernier, il a dévoilé Mistral Large, lancé “Le Chat” un assistant conversationnel et, dans la foulée, annoncé un partenariat de distribution avec Microsoft.
Le même mois, Databricks révélait sa participation au financement de série A de Mistral AI, et l’intégration des modèles de la start-up à sa plateforme Databricks Data Intelligence.
Mistral AI ne cache pas ses ambitions mondiales et est à la recherche de fonds pour les soutenir. L’annonce prochaine d’une série B était attendue mais les spéculations tablaient initialement sur un montant d’environ 500 millions de dollars. Bien que les investisseurs historiques General Catalyst et Lightspeed Venture Partners soient mentionnés par le Wall Street Journal, ils n’ont pas confirmé leur participation, et Mistral AI n’a pas souhaité commenter cette information.