Le 28 février dernier, lors du Salon International de l’Agriculture, Olivier Faron, administrateur général du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) et Roger Genet, Directeur Général de l’Anses ont signé une convention-cadre pour la création de l’unité sous contrat (USC) « Metabiot : Utilisation des données massives pour l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments ». Les travaux de l’USC porteront sur l’étude des maladies transmissibles entre l’animal et l’Homme, en particulier les bactéries à risque pour la santé humaine, tout au long de la chaîne de production dans les élevages et dans l’industrie agroalimentaire.
Le CNAM est un grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche. Sa chaire agroalimentaire a pour objectif de développer et de mettre en œuvre un programme d’enseignement supérieur pour la formation initiale et continue des personnels de l’industrie agro-alimentaire. Ces développements s’appuient notamment sur la conception et la réalisation d’actions de recherche pour collecter et analyser des données massives dans le domaine agroalimentaire, particulièrement pour les filières avicole et porcine, mais également en productions végétales, tant pour l’alimentation animale qu’humaine.
La recherche en sécurité sanitaire des aliments des équipes du laboratoire de l’Anses à Ploufragan-Plouzané-Niort porte principalement sur les bactéries zoonotiques concernant les filières avicoles, porcines et les ruminants. L’unité Hygiène et qualité des produits avicoles et porcins (HQPAP) de ce laboratoire y conduit des activités de recherche qui ont pour thématique : « la maîtrise des agents bactériens zoonotiques transmis par la chaîne alimentaire par une approche pluridisciplinaire dans les filières avicole et porcine. »
METABIOT, projet de recherche commun Cnam-Anses
L’USC Metabiot réunira l’unité Hygiène et qualité des produits avicoles et porcins (HQPAP) du laboratoire l’Anses et la chaire Agroalimentaire du Conservatoire national des arts et métiers, toutes deux basées à Ploufragan, dans les Côtes-d’Armor. La recherche, prévue pour trois ans renouvelables, est d’ailleurs soutenue par la Région Bretagne, le département des Côtes-d’Armor et l’agglomération de Saint-Brieuc. L’analyse de données massives permettra à cette unité de recherche d’appréhender :
- le rôle des écosystèmes microbiens complexes sur le métabolisme de l’hôte,
- le rôle du microbiote des surfaces en agro-industrie, dans la modulation des circulations de bactéries à caractère zoonotique.
Etude des zoonoses de la « fourche à la fourchette. »
L’équipe de recherche commune étudiera les interactions entre les bactéries à risque pour la santé humaine et leur hôte, tout au long de la chaîne de production des aliments. L’objectif est double :
- optimiser l’alimentation des animaux afin de limiter la présence de bactéries transmissibles aux humains dans leur système digestif ;
- mieux connaître les interactions entre le microbiote présent dans les produits tels que la viande, et celui des surfaces des environnements agro-industriels afin de déterminer leurs rôles dans la circulation des bactéries pathogènes.
Les recherches menées visent à favoriser une diminution de l’utilisation des médicaments et des biocides dans les productions animales et agroalimentaires. Elles permettront également d’alimenter des réflexions sur l’amélioration de l’alimentation des animaux et sur une meilleure exploitation des données massives dans le domaine agroalimentaire.