Réalisé au dernier trimestre 2024, le mapping 2025 "liste exclusivement les startups créées depuis 2004, dont le siège social est basé en France, employant au moins 2 personnes et qui développent au moins un produit qui est basé sur, intègre ou sert au développement des technologies d’intelligence artificielle".
Le dynamisme de l'écosystème français s'illustre non seulement par le nombre de start-ups présentes dans l'Hexagone, mais également par les 13 milliards d'euros levés depuis leur création, le nombre de start-ups d'IA créées depuis la précédente édition, il y a presque deux ans, soit 115, ainsi que le nombre d'emplois liés (36 000). D'autant plus que 92% d’entre elles ont l’intention de recruter en 2025, ce qui pourrait représenter près de 3 500 emplois supplémentaires.L'Île-de-France demeure le principal pôle d'innovation, concentrant 63% des startups, suivi de l'Occitanie (6,5%) et d'Auvergne-Rhône-Alpes (6,1%).
Cependant, le mapping révèle qu’il reste de nombreux défis à relever : l’accès au financement, aux marchés publics et privés, à la donnée et à la puissance de calcul, ainsi que les difficultés de recrutement.
© France Digitale
Une diversification des usages de l’IA
Contrairement à l’idée que l’IA se résume à la génération de contenu, le mapping révèle une diversification des approches technologiques. Si 43% des startups exploitent l’IA générative, 47% développent des solutions basées sur le machine learning, le deep learning, la vision par ordinateur ou encore l’IA symbolique, une variété qui se reflète dans les secteurs d’application.
© France Digitale. Répartition des start-ups par secteur
Les principaux secteurs d'application sont la santé et les biotechnologies (13%), le développement de logiciels (9%), et la data et le cloud (8%).
Un modèle économique prometteur
Les startups françaises de l’IA affichent une solidité financière encourageante. 32% sont déjà rentables, et 54% prévoient de l’être d’ici trois ans. Cette performance s’explique par leur capacité à s’adapter aux besoins du marché :- 27% proposent des solutions sur étagère ;
- 22% offrent des solutions personnalisables ;
- 37% accompagnent leurs clients dans le déploiement ;
- 13% co-développent leurs produits avec leurs clients.
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Si les grandes entreprises (34%) et les ETI (20%) constituent leurs principaux clients, l’internationalisation devient un levier de croissance clé. 60% des startups réalisent déjà une part de leur chiffre d’affaires à l’international.
Des start-ups attractives
Environ 65% des start-ups ont réussi à obtenir des financements, principalement en série A. Cette tendance démontre l'attractivité des startups françaises de l'IA : 24 d'entre elles ont réalisé des levées de fonds de plus de 100 millions d'euros, soit 2,5 fois plus qu'en 2023.
Les défis à surmonter
Malgré ces avancées, des obstacles persistent. L’accès aux données demeure un frein majeur pour 25% des startups, appelant à une harmonisation européenne des régulations. L’accès à la puissance de calcul (11%) et le recrutement (13%) sont également cités comme des défis clés. Enfin, la consommation énergétique devient une préoccupation croissante, notamment face à la présence de grands acteurs internationaux captant d’importantes ressources.Vers un écosystème européen unifié ?
Si la France se positionne comme le leader européen de l’IA, l’enjeu est désormais d’articuler cette dynamique à l’échelle du continent. Comme le souligne Maya Noël, directrice de France Digitale, la compétition avec les États-Unis impose une approche collective :“La France est le hub européen des startups de l’IA en Europe. Cependant, cette échelle nationale n’est réaliste pour personne : face à la compétitivité accrue des Etats-Unis, l’Europe doit maintenant constituer un écosystème uni qui offre des solutions clés en main pour accompagner le déploiement de l’IA dans les entreprises et dans les administrations publiques.”
Retrouver le mapping 2025 ici.