La Côte d’Azur dispose d’atouts certains et se revendique comme l’un des acteurs les plus dynamiques en matière de recherche et de nouvelles technologies. Preuve en est la récente candidature que préparent plusieurs des acteurs académiques de Nice-Sophia Antipolis.
La région constitue l’une des métropoles universitaires françaises présentant une des plus importantes densités scientifiques nationales en sciences du numérique et en mathématiques avec Paris et Grenoble. Elle abrite également la plus importante et la plus ancienne technopole d’Europe dont près de 60% des 36 000 emplois sont centrés sur les technologies du Numérique avec plus de 60 nationalités différentes.
C’est donc à ce double titre que les acteurs académiques de Nice-Sophia Antipolis préparent une candidature à un institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle (3IA) initiée par Université Côte d’Azur, le CNRS et Inria. Cette candidature répond au premier appel du plan intelligence artificielle lancé par Emmanuel Macron fin mars, suite à la remise du rapport Villani sur le sujet.
Des chercheurs et des formations de pointe
Articulé autour de chaires portées par des chercheurs de renommée internationale, l’ambition de recherche transdisciplinaire d’Université Côte d’Azur et de son initiative d’excellence (IDEX) UCAJEDI sont une composante majeure de la stratégie de ce territoire et bénéficie d’un soutien très important de l’écosystème économique et industriel dont les activités de haute technologie sont devenues prépondérantes et ont profondément transformé l’attractivité de la Côte d’Azur.
Regroupant les principaux membres d’Université Côte d’Azur en intelligence artificielle dont le CNRS et Inria, et les autres institutions académiques du site comme les deux écoles d’ingénieurs EURECOM et MINES ParisTech, l’institut rassemblera plus d’une centaine de chercheurs et d’enseignants-chercheurs spécialistes du domaine autour des trois missions de formation, de recherche et de transfert vers les entreprises. Université Côte d’Azur bénéficie de nombreux atouts comme l’école universitaire de recherche (EUR) Digital System for Humans qui constitue la seule graduate school à française centrée sur le domaine du numérique labellisée au niveau national.
Proposant déjà des formations de haut niveau sur l’intelligence artificielle en formation initiale (Licence et Master informatique et mathématiques, MSc Data Sciences, cursus d’ingénieurs, réseau européen EIT Digital) et en formation continue (école d’été en Deep Learning), l’institut se propose de former les spécialistes de la licence au doctorat pour prendre une place significative dans la grande bataille mondiale qui s’annonce dans ce domaine. L’objectif est en outre de permettre aux entreprises de son territoire d’être concurrentielles sur ces enjeux, plus particulièrement pour celles avec lesquelles UCA développe déjà des partenariats structurants à l’image de l’accord avec le leader mondial du e-Tourisme, Amadeus, sur la formation continue dont ont besoin ses 5000 ingénieurs.
Un écosystème dynamique
Les partenariats de recherche entre les acteurs académiques azuréens et les entreprises sont d’ailleurs en forte progression (Amadeus, Accenture, Bosch, IBM, Qwant, NXP, Renault Software Labs, etc.) et ont l’ambition de passer un nouveau palier grâce à un programme de laboratoires communs.
Par ailleurs, l’essaimage par la création de start up issues de la recherche sera un axe privilégié et sera développé en partenariat avec la FrenchTech Côte d’Azur et le Cluster IA mais aussi Telecom Valley, Sophia Club Entreprises, Nice Start up ou encore les pôles de compétitivité au premier rang desquels le pôle Solutions Communicantes Sécurisées.
On peut citer, par exemple, la start-up Therapixel issue d’Inria qui a remporté plusieurs prix dont le prestigieux Digital Mammography Challenge sur le dépistage du cancer du sein en juin dernier, ou encore la start-up Cintoo 3D issue du CNRS et d’Université Côte d’Azur, qui a levé 1,8M€ en 2017 et qui est spécialisée dans les secteurs de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée.
Alors qu’une collaboration avec Accenture est engagée pour l’évolution de son administration grâce à l’intelligence artificielle, Université Côte d’Azur lance le projet DL4T Deep Law for Technology sur les liens entre droit, économie et innovation. Ce projet s’inscrit d’ailleurs dans le partenariat renforcé avec l’Université de Laval (Canada) autour de l’observatoire sur les impacts de l’intelligence artificielle et du numérique.
Extrêmement dynamique, la Côte d’Azur connaît de nombreuses initiatives publiques et privées comme le cluster sur les smart vehicles initié par IBM, Renault Software labs, Magnetti Marelli, NXP et Epicnpoc qui réunit près d’une centaine de chercheurs et d’ingénieurs mensuellement autour de l’implantation d’une grande partie des plus importants constructeurs automobiles mondiaux venus y développer leur future électronique embarquée.
Le territoire abrite également de grands événements sur l’intelligence artificielle. Ainsi, Sophia Antipolis accueillera les 7, 8 et 9 novembre 2018 les meilleurs spécialistes de l’intelligence artificielle lors d’un sommet – baptisé Soph.I.A Summit – à l’attention des chercheurs, entreprises, citoyens, partenaires économiques et étudiants.