Proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2018 pour mettre en lumière le rôle crucial de l’éducation pour la paix et le développement, la Journée internationale de l’éducation est célébrée le 24 janvier chaque année. Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a décidé de dédier cette journée en 2025 aux enjeux liés à l’IA.
Audrey Azoulay, appelle les 194 États membres de l’UNESCO à investir dans la formation des enseignants et des élèves pour un usage réfléchi de cette technologie dans l’éducation, soulignant :
“L’IA offre des opportunités majeures pour l’éducation à condition que son déploiement à l’école soit guidé par des principes éthiques clairs. Pour révéler tout son potentiel, cette technologie doit s’additionner aux dimensions humaines et sociales de l’apprentissage, et non les remplacer. Elle doit être un outil au service des enseignants et des élèves, qui a pour principal objectif leur autonomie et leur bien-être”.
Un paysage contrasté entre adoption et réglementation
Tandis que certains pays encouragent l’usage de l’IA en milieu scolaire, d’autres adoptent des approches plus prudentes, voire restrictives. Une étude réalisée par l’UNESCO en mai 2023 révèle que seuls 10 % des établissements scolaires et des universités encadrent officiellement l’utilisation de l’IA, bien que 2/3 des élèves du secondaire dans les pays à revenu élevé l’utilisent déjà pour leurs travaux scolaires.
Parallèlement, les restrictions liées aux nouvelles technologies en classe se multiplient. En janvier 2025, près de 40 %, des pays disposent d’une loi interdisant l’utilisation des téléphones portables à l’école, alors qu’ils n’étaient que 24 % en juillet 2023.
Une approche équilibrée pour une IA responsable
Depuis, près de dix ans, l’UNESCO travaille à encadrer les enjeux liés à l’IA. En novembre 2021, l’organisation a adopté le premier cadre normatif mondial sur l’éthique de l’IA. Plus récemment, en septembre 2023, elle a publié les premières Orientations pour l’intelligence artificielle générative dans l’éducation et la recherche, suivies en 2024 de référentiels de compétences pour les enseignants et les élèves.
Ces documents mettent en avant des recommandations pratiques, comme la fixation d’un âge minimum de 13 ans pour l’utilisation de l’IA en classe, afin de garantir une adoption sûre et éthique.
Toutefois, l’UNESCO insiste sur le fait que les investissements dans l’IA ne doivent pas se faire au détriment des infrastructures éducatives essentielles. Aujourd’hui, 25 % des écoles primaires dans le monde n’ont pas accès à l’électricité et 60 % ne sont pas connectées à Internet. Le défi consiste donc à équilibrer les efforts d’innovation technologique avec les besoins fondamentaux du système éducatif.
L’UNESCO souhaite faire de cette Journée internationale de l’éducation un moment de réflexion collective à l’échelle mondiale sur la place de l’IA dans l’éducation. Pour ce faire, plusieurs événements sont prévus, notamment des conférences à Paris et à New York, ainsi qu’un webinaire : “L’apprentissage tout au long de la vie à l’ère de l’IA”.