L’art et l’intelligence artificielle : deux domaines qui semblent si lointains, et qui pourtant, peuvent trouver de si belles applications. Au début du mois de juin, un artiste numérique du nom de Dries Depoorter avait conçu un outil pour démasquer les députés d’un hémicycle lorsqu’ils utilisaient leurs smartphones en séance plénière. Le même mois, une petite équipe de passionnés d’arts et d’IA a développé un algorithme intitulé Artifly qui propose à des utilisateurs de créer une œuvre d’art personnalisée selon ses envies qu’il est part la suite, tout à fait possible d’acquérir. Retour sur ce nouvel outil tout à fait étonnant.
Un outil d’intelligence artificielle qui crée des œuvres d’art selon le style que l’on souhaite
En 2018, Christie’s, une société de ventes aux enchères, a vendu “Le Portrait d’Edmond de Belamy” pour la somme de 432 000 dollars pour une estimation de base à 10 000 dollars. La particularité de cette œuvre ? Il s’agit de la première œuvre entièrement conçue par l’IA (Voir notre article consacré au collectif Obvious, auteur du portrait, dans le magazine ActuIA N°3). Un an plus tard, Ben Kovalis, Eyal Fisher et Guy Haimovitz ont lancé la galerie Art AI, une collection d’œuvres d’art conçues à l’aide de l’intelligence artificielle et d’outils qu’ils ont conçus.
En juillet 2021, les trois experts sont allés plus loin dans le développement d’algorithmes : ils ont conçu Artifly, un outil qui permet de concevoir sa propre œuvre d’art automatiquement selon ses désires, grâce à l’IA. Les utilisateurs font défiler une sélection d’œuvres d’art et choisissent les designs et modèles qui les intéressent. Artifly comprend quel style d’art vous correspond et se familiarise avec vos sélections pour créer en une minute, une toute nouvelle œuvre d’art personnalisée, qu’il peut, s’il le souhaite, acheter sur mesure.
Est-ce que l’IA remplacera un jour les artistes ? Ben Kovalis réfute cette théorie.
Lorsque les amateurs et spécialistes d’art découvrent l’outil de Kovalis, Fishet et Haimovitz, ils sont bien entendus tout de suite intrigués, c’est ce qu’explique justement Ben Kovalis :
“Nous sommes confrontés à une question courante lorsque nous présentons Artifly : “vous voulez donc remplacer les artistes humains par des robots ?”. Quand j’entends cette question, ma réponse est toute faite : Certainement pas, d’abord parce que nous ne pensons pas qu’il soit possible de remplacer les artistes. C’est simplement quelque chose qui améliore l’art. L’effort humain est encore nécessaire pour mettre en place le processus artistique. Vous avez besoin de beaucoup de sueur, de larmes et d’implication humaine pour créer un algorithme d’IA qui crée quelque chose de beau.”
Il poursuit sa réflexion en faisant un parallèle avec la musique et l’utilisation des synthétiseurs dans les années 80 :
“Tout le monde n’aimait pas le synthétiseur. Beaucoup l’ont exploité, beaucoup ne l’ont pas utilisé, mais c’est devenu irrémédiablement quelque chose qui a aidé à créer de la musique pop. Aujourd’hui, la musique est la même musique que nous connaissons et que nous aimons, elle contient juste un peu de technologie. C’est la même chose que nous faisons avec l’art.”
Selon les réalisations proposées par l’algorithme, les prix oscillent entre 29 $ et quelques centaines de dollars pour les œuvres les plus chères. Les trois collaborateurs cherchent désormais à savoir s’il existe un marché secondaire (ou de revente) pourrait exister sur la base des certificats d’authenticité fournit avec l’œuvre et si le prix des oeuvres réalisées par Artifly grimperont un jour ou l’autre.