Lancée en mars 2019, pour inventer les batteries du futur, l’initiative européenne BATTERY 2030+, dont le CEA est partenaire, a présenté récemment sa feuille de route de recherche de long terme. Trois axes à suivre seront privilégiés afin de réussir le développement des batteries de prochaines générations tels que les matériaux et interfaces, les nouvelles fonctions dans les cellules ou encore le recyclage.
L’initiative BATTERY 2030+ est soutenue par le programme Horizon 2020. Elle se base sur une approche multidisciplinaire et multi-sectorielle, avec le soutien des acteurs de la recherche et de l’industrie. Le groupe central est composé de 17 partenaires venant de neuf pays européens. L’initiative est coordonnée par Kristina Edström, professeur de chimie inorganique à l’Université d’Uppsala.
La transition en cours vers la neutralité carbone demande des changements radicaux dans la manière dont nous générons et utilisons l’énergie. Les batteries sont une technologie clé pour atteindre cet objectif, à condition de pouvoir produire des batteries de haute performance, durable, sécuritaire, à un coût compétitif, et selon les principes de l’économie circulaire.
Ainsi, la feuille de route BATTERY 2030+ a été construite sur la base d’une consultation à l’échelle européenne des principales parties prenantes. Elle identifie trois axes de recherche majeurs basés sur une approche de neutralité technologique, qui permettront d’accélérer le développement des batteries de prochaines générations :
- la découverte et l’optimisation accélérées des matériaux et des interfaces au sein des batteries, grâce à l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle et de données issues de différentes sources (simulation numérique, synthèse haut débit de matériaux, caractérisation et test des matériaux et des dispositifs, etc.) ;
- l’intégration de nouvelles fonctions dans les cellules de batteries (capteurs, auto-réparation), pour améliorer les performances, la durabilité, la fiabilité et la sécurité des batteries ;
- un axe transverse concernant le potentiel de fabrication et de recyclage des nouvelles technologies de batteries.
Kristina Edtröm, coordinatrice de BATTERY 2030+ et professeur de chimie inorganique à l’Université d’Uppsala (Suède) explique :
« BATTERY 2030+ ne cherche pas à développer une chimie ou une technologie spécifique de batterie, mais plutôt à exploiter la puissance de nouveaux outils tels que l’intelligence artificielle pour transformer la manière dont nous découvrons et développons les prochaines générations de batteries. Avec BATTERY 2030+, la conception et le développement des batteries entrent dans l’ère numérique » .
De son côté, Simon Perraud, coordinateur adjoint de BATTERY 2030+, et adjoint au directeur du CEA-Liten a précisé :
« Pour inventer les batteries du futur en Europe, nous devons unir nos forces et suivre une approche coordonnée entre les acteurs du monde de la recherche, de l’industrie et des pouvoirs publics, sur la base du Manifeste de BATTERY 2030+ publié l’année dernière », précise .
La feuille de route peut être téléchargée ici : “Inventing the Sustainable Batteries of the Future”.