Une nouvelle étude menée par l’Institute for Business Value d’IBM révèle les défis majeurs auxquels les dirigeants sont confrontés dans leur course à l’adoption de l’IA générative. En dépit de l’enthousiasme croissant pour cette technologie, des questions cruciales subsistent concernant les ressources humaines, la culture d’entreprise et la gouvernance.
L’IBM Institute for Business Value, le groupe de réflexion sur le leadership d’IBM, a interrogé en coopération avec Oxford Economics, 120 dirigeants en France et 3 000 dans le monde, issus de plus de 30 pays et de 24 secteurs d’activité, dans le cadre de la 28ème édition de la série IBM C-Suite Study. Ces conversations ont porté sur les points de vue des dirigeants en matière de leadership et de business, sur l’évolution de leurs rôles et responsabilités et sur la prise de décision des dirigeants aujourd’hui, y compris les principaux défis et opportunités auxquels ils sont confrontés, leur utilisation de l’IA générative, des données et des indicateurs, ainsi que leurs visions de l’avenir.
Le point de vue des PDG français
L’étude a révélé que, pour 72 % des dirigeants français, le succès de la GenAI dépendra plus de l’acceptation par les employés que de la technologie elle-même. D’ailleurs, 64 % des répondants pensent favoriser son adoption et l’accompagnement au changement.
Recrutement, réduction et redéploiement des effectifs
Les résultats montrent que près de deux tiers (64 %) des dirigeants estiment que leurs équipes ont les compétences et les connaissances nécessaires pour intégrer l’IA générative. Cependant, peu d’entre eux perçoivent son impact sur les ressources et la culture de leur entreprise. En France, 39 % des répondants n’ont pas encore mesuré l’impact de l’IA générative sur leurs collaborateurs. Malgré cela, 54 % des dirigeants recrutent pour des postes liés à l’IA générative qui n’existaient pas l’année dernière, tandis que 46 % prévoient de réduire ou de redéployer leurs effectifs au cours des 12 prochains mois en raison de l’IA générative.
Alex Bauer, General Manager, IBM Consulting, commente :
“L’IA générative génère un enthousiasme exceptionnel, et les dirigeants souhaitent aller au-delà de cet engouement pour avoir un véritable impact sur l’entreprise. Toutefois, sans les bonnes personnes et une culture d’entreprise appropriée, les progrès risquent d’être lents. En intégrant l’IA générative dans leur stratégie d’entreprise, il est essentiel que les dirigeants instaurent un état d’esprit entrepreneurial qui facilite son adoption et l’accompagnement au changement”.
Collaboration et changement culturel : des défis de taille
Pour réussir l’adoption de l’IA générative, 63 % des dirigeants français estiment que la collaboration entre les services financiers et technologiques est cruciale. Cependant, plus de la moitié (54 %) reconnaissent que la concurrence interne entre leurs dirigeants peut parfois entraver cette collaboration. De plus, 80 % des dirigeants pensent qu’inspirer leur équipe avec une vision commune produit de meilleurs résultats, bien que 41 % des collaborateurs ne comprennent pas toujours l’impact des décisions stratégiques sur leur travail.
Gouvernance et gestion des risques : un équilibre délicat
L’étude met en évidence que 64 % des dirigeants français conviennent que la gouvernance de la GenAI doit être établie dès la conception des solutions et non après leur déploiement. Si 70 % des PDG estiment qu’il est impossible de faire confiance à l’IA sans une gouvernance efficace, seulement 40 % ont mis en place une gouvernance appropriée.
Pour conserver leur avantage compétitif, 73 % des dirigeants sont prêts à prendre plus de risques que leurs concurrents bien que 51 % admettent investir dans des technologies sans toujours en comprendre pleinement la valeur. Mais pour 66 % d’entre eux, les gains de productivité dus à l’automatisation sont si importants qu’ils doivent accepter des risques pour rester compétitifs.
L’innovation : une priorité absolue
L’innovation en matière de produits et services est désormais la priorité principale des PDG pour les trois prochaines années, alors qu’elle n’était que sixième en 2023. En fait, 56 % des dirigeants français sont prêts à sacrifier la performance opérationnelle pour favoriser une plus grande innovation. Cependant, la majorité des dirigeants reconnaissent que l’accent mis sur les performances à court terme constitue un obstacle majeur à l’innovation à long terme.
Actuellement, les investissements en IA générative sont financés par de nouvelles dépenses informatiques par 33% d’entre eux tandis que les 67 % restants réduisent les autres dépenses technologiques.
Pour consulter l’étude complète : https://ibm.co/c-suite-study-ceo.