Le Sitra a enquêté sur l’utilisation des services numériques et l’exploitation de l’économie des données en Europe

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Dans le cadre d’une enquête réalisée par Taloustutkimus et Sitra auprès du grand public et des entreprises en Finlande, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France, deux rapports ont été publiés. Ces études ont été réalisées autour de l’utilisation des services numériques et de l’avenir des entreprises européennes au sein de l’économie des données en 2021. La France serait notamment en tête des pays souhaitant exploiter les données collectées quotidiennement de manière responsable.

Afin de réaliser la première enquête, ce sont plus de 8 000 participants, soit environ 2 000 personnes par pays, qui ont répondu aux questions autour de services numériques. Pour la seconde enquête, plusieurs entreprises provenant de ces quatre pays ont été interrogées autour de l’économie des données.

Une enquête sur l’économie des données et l’utilisation des services numériques

Les enquêtes révèlent que la réglementation croissante (30 %), le manque d’expertise commerciale (25%) autour de l’économie des données sont les deux obstacles majeurs qui mettent à mal une possible progression dans ce secteur. En France, la réglementation est vue comme la principale raison du manque de développement de l’économie des données (36 %), tout comme en Allemagne (31 %) ou aux Pays-Bas (32 %). D’autres obstacles importants sont évoqués dans le document comme les lacunes dans les capacités techniques d’une entreprise (22 %) ou le fait que les clients ne reconnaissaient pas le plein potentiel de ce genre de services (23 %). Ce dernier point est l’inquiétude prédominante de 31 % des entreprises finlandaises questionnées.

À l’heure actuelle, seules quelques grandes multinationales exploitent massivement les données collectées en les corrélant avec une utilisation quotidienne des services numériques. Les citoyens questionnés souhaitent savoir quels sont les entreprises qui exploitent ces données d’une manière responsable, et ceux qui ont tendance à moins le faire. Une demande qui provient du fait que la volonté de ces entreprises à vouloir adopter ce genre de démarche responsable est en train de décliner.

48 % des participants à l’enquête considèrent que l’économie des données peut offrir un avantage concurrentiel à l’instant T ou à l’avenir. En comparaison à l’étude similaire déjà réalisée il y a deux ans, le chiffre est en nette diminution de 10 %. Pour contrebalancer avec un élément positif, 72% des entreprises questionnées ont apporté un changement à leurs modèles commerciaux au cours des deux dernières années.

Les entreprises françaises en matière d’économie des données et d’avantage concurrentiel

Cela fait désormais plusieurs années que des initiatives ont été lancées en Europe pour développer ensemble, une économie des données qui soit équitable. Un des projets que l’on peut relever est GAIA-X, dont l’objectif est de proposer une infrastructure de données européenne qui permettrait de faciliter leurs échanges et l’interopérabilité des services tout en garantissant une approche éthique. La France, avec l’Allemagne, est le pays pionnier du programme.

Selon les deux enquêtes, les entreprises françaises auraient, en général, l’attitude la plus positive en matière de rentabilité commerciale dans le futur grâce au partage des données. 58% d’entre elles estiment qu’elles ont d’ores et déjà obtenu des avantages ou qu’elles en obtiendront à l’avenir, tandis que 24% des organismes français estiment qu’il est possible qu’elle puisse en avoir.

L’intérêt des entreprises et des consommateurs autour d’un label “Fair Data”

Le “fair data” s’inscrit dans le contexte du big data, des sciences ouvertes ou encore de l’accessibilité à l’internet. On parle de “fair data” dès qu’il est possible de stocker, concevoir ou présenter des bases de données de telle manière à ce qu’elles soient faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables. Si l’on prend la première lettre de chacun de ces quatre critères, on retrouve l’acronyme “FAIR”, qui veut également dire “équitable” en anglais. Créer un label autour de cette notion permettrait de savoir si les données exploitées ou conçues par les institutions s’inscrivent dans le cadre précédemment décrit.

En Allemagne, les consommateurs sont clairement intéressés par la création d’un label de données équitables “Fair Data” (75 %). En France, également, même si le chiffre est un peu moins élevé ( 71 %). Ce chiffre a augmenté par rapport à la dernière enquête puisque “seulement” 61 % des citoyens français étaient intéressés pour qu’un label puisse être mis en place.

Toutefois, il existe un fossé avec les entreprises, notamment en France. Leur intérêt de mettre en place un label du genre baisse d’année en année, comme le prouve l’enquête. 44% des entreprises françaises considèrent que le label est intéressant. Le chiffre accuse une baisse de 9% par rapport aux enquêtes réalisées, il y a deux ans, même si le résultat reste au-dessus de la moyenne des quatre pays interrogés (41 %). Cette statistique globale a également chuté puisqu’en 2019, 45% des entreprises considéraient que le label Fair Data était important.

L’approche des citoyens européens à propos des services numériques : une question de protection des données

Selon l’enquête menée par Sitra, les citoyens européens ont du mal à comprendre les conditions d’utilisations des services numériques dont les termes sont beaucoup trop longs et peu vulgarisés. 57% des personnes interrogées considèrent par exemple que la protection des données repose trop sur leur manière de faire attention sur internet par exemple.

Parmi toutes les tranches d’âges, ce sont les 18-24 ans qui ont les aprioris les plus positifs à l’égard de la récupération d’informations personnelles par les prestataires de services numériques. Ils sont également plus enclins à divulguer leurs données pour l’intérêt public comme dans le cadre de la protection de l’environnement ou pour les soins de santé. 37 % des jeunes adultes estiment que la confidentialité en ligne n’existe plus vraiment alors que la moyenne est de 31 %. Plus vous êtes jeunes, plus vous consommez de services numériques selon l’étude. La sécurité des enfants en ligne est une problématique qui touche plus d’un tiers des participants (37 %).

30 % des individus questionnés souhaiteraient qu’une autorité puisse réglementer plus strictement l’exploitation des données. Toutefois, il existe des différences selon les pays : en Finlande, 37 % des citoyens y sont favorables, contre seulement 23 % des Allemands. Pour finir, près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que le règlement général sur la protection des données (RGPD) n’avait en aucune façon affecté leur comportement en ligne, un constat à ne pas négliger.

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