À Neuchâtel, en Suisse, deux professeurs de la Haute Ecole Arc Ingénierie (HES-SO), Nuria Pazos et Nabil Ouerhani vont piloter le programme de recherche européen BonsAPPs. Ce projet vise à démocratiser l’exploitation de l’intelligence artificielle à la périphérie du réseau (Edge) au sein des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
L’objectif du programme BonsAPPs est de développer une offre AI-as-a-Service pour favoriser la mise en place de solutions d’intelligence artificielle à la périphérie du réseau (Edge) au sein des PME. Le projet BonsAPPs tire parti de Bonseyes, une place du marché développée dans le cadre d’un précédent programme de recherche (actif entre 2017 et 2020) auquel la HEArc Ingénierie (HES-SO) était partenaire. Cette marketplace donne accès à des ressources (modèles, données, expériences) pour déployer et échanger des applications IA sur des systèmes embarqués de haute performance.
Nuria Pazos, une des pilotes souhaite par ce programme, développer “en quelque sorte, un système fédéraliste où la prise de décision n’est plus centralisée au niveau de serveurs externes mais s’opère au plus près des capteurs”. Pour cause, un appel à projet est lancé en ce sens. Des cas d’utilisations seront testés avec des PME volontaires, en collaboration avec des développeurs et des intégrateurs spécialisés dans l’IA. Grâce à ces tests, BonsAPPs souhaite contribuer à l’amélioration de transfert technologique, en fournissant aux PME l’accès à une plateforme d’IA entièrement fonctionnelle et sécurisée. Nabil Ouerhani, le second pilote de BonsApps pense déjà au futur et se projette : “On pourrait imaginer un projet pilote avec un fabricant de machines dans le domaine de la maintenance prédictive. Une autre possibilité est également envisagée : collaborer avec un intégrateur robotique sur une autonomisation de la production recourant au traitement d’images”.
L’Union Européenne qui a déjà financé à hauteur de 5 millions d’euros ce projet, l’a également intégré la plateforme AI4EU (intelligence artificielle pour l’Union Européenne) dans l’optique de se défaire de la dépendance technologique face aux Etats-Unis et à la Chine.