Ce jeudi 26 septembre marque à Rennes, l’inauguration du LabCom Litis. Il s’agit d’un laboratoire commun public privé, constitué du LTSI rennais et d’Enovacom, filiale d’Orange Business Services ayant pour objectif de faire progresser la médecine par la structuration et l’étude du Big Data en santé.
Optimiser et intégrer des sources très diverses de données de santé afin de mettre au jour des enseignements précieux en matière de médecine et de santé publique, de manière sécurisée et respectueuse des droits du patient : c’est l’ambition de LITIS. Financé par l’ANR, ce LabCom inauguré le 26 septembre associe l’Université de Rennes 1, l’Inserm et le CHU de Rennes à la société Enovacom.
L’évènement s’est déroulé ce matin sur le campus santé de Rennes en présence d’acteurs incontournables de la région tels que David Alis, Président de l’Université de Rennes 1, et Véronique Touzet, Directrice générale du Centre Hospitalier de l’Université de Rennes (CHU).
Le Labcom LITIS vise à développer des synergies et renforcer le partenariat entre le laboratoire de recherche LTSI et la société ENOVACOM, dans l’objectif de traiter les questions de l’interopérabilité, de l’intégration, de l’analyse et l’interprétation du Big Data en santé.
Le dépôt de données hospitalières eHop
Le dépôt de données hospitalières eHop a été créé à Rennes en 2015. Opérationnel sur le CHU de la métropole rennaise, il est en cours de déploiement au sein du réseau hospitalier HUGO du Grand Ouest. La base au coeur d’eHOP regroupe l’ensemble des données numérisées des dossiers des patients passés par l’hôpital, recueillies via le dossier patient informatisé. Interrogée selon des procédures très strictes par les professionnels de santé, elle permet aujourd’hui d’étudier la faisabilité d’une étude clinique en un temps record et fournit de l’aide à la décision pour les médecins.
eHop est le fruit de recherches qui ont la particularité, outre leur caractère collaboratif national et international, de passer outre les murs de l’hôpital (CHU de Rennes), de l’Université (de Rennes 1), du laboratoire de recherche (LTSI) et de l’entreprise (ENOVACOM).
eHop regroupe 1,3 milliards de données structurées correspondant aux soins prodigués à 5 millions de patients, d’où l’attention portée à la sécurisation, à la conservation et à la protection de la base. Début 2020, une plateforme interrégionale pour le traitement des données de santé devrait voir le jour, son pilotage étant assuré à Rennes.
Emergence du LITIS
C’est en continuité de ces efforts de recherche décloisonnés que naît en 2017 le laboratoire commun LITIS (pour Laboratoire d’interopérabilité, de traitement et d’intégration des données massives en Santé), labellisé et financé par l’ANR avec l’accompagnement de la SATT Ouest Valorisation. Il associe l’Université de Rennes 1, le LTSI dont l’Université est co-tutelle avec l’Inserm, le CHU de Rennes et la société ENOVACOM, autrement dit les partenaires qui étaient déjà à l’oeuvre sur eHOP.
L’objectif d’ensemble reste le même : constuire les plateformes big data santé, orientées vers la médecine dite “4P” (personnalisée, prédictive, participative, préventive).
Trois cas d’usage sont considérés :
- classifier les patients atteints d’un type précis d’insuffisance cardiaque. L’ambition est de trouver, depuis l’imagerie, des biomarqueurs d’intérêt permettant de déterminer le risque de décompensation pour le patient et dégager des profils basés sur la génétique, prenant en compte la co-morbidité ;
- développer des entrepôts de données de signaux dans les systèmes de réanimation, en particulier dans les services de néonatalogie, de l’hospitalisation des bébés prématurés jusqu’à leur suivi à long terme. Là, l’objectif final est de prédire le risque d’infection des nouveaux-nés ;
- travailler sur l’analyse de radios par l’intelligence artificielle, pour repérer des signatures, des marqueurs pouvant être prédictifs. Tout le flux d’alimentation et de transformation de la donnée est à mettre en place.