Pour répondre aux enjeux de développement durable, tous les secteurs de l’industrie doivent réduire leur impact environnemental, le secteur de la métallurgie mise, quant à lui, sur l’innovation pour les alliages et les procédés de fabrication. Le groupe Constellium, un des principaux fournisseurs mondiaux de produits aluminium, le CNRS et l’Université Grenoble Alpes ont créé le laboratoire commun 3ALP (Advanced aluminium alloys partnership) qui vise à développer conjointement la recherche sur la recyclabilité et la durabilité de l’aluminium, utiliser des méthodes de recherche innovantes pour créer de nouveaux matériaux à base d’aluminium.
Pour être compétitives, les entreprises du secteur métallurgique se remettent sans cesse en question : il leur faut produire des pièces de plus en plus résistantes, trouver des procédés qui concilient économie et impact moindre sur l’environnement, particulièrement pour les produits aluminium pour l’automobile, l’aéronautique et l’emballage dont le groupe industriel Constellium est l’un des principaux fournisseurs mondiaux.
Le groupe Constellium
L’histoire de Constellium remonte à la création en 1855 de la société Henri Merle et Compagnie, renommée Pechiney en 1950. Aujourd’hui, le groupe, dont le siège social est basé à Paris, a des bureaux à Baltimore et Zurich et compte 12 000 employés à l’international. Il exploite 27 sites de fabrication en Europe, en Amérique du Nord et en Chine.
Le centre technologique C-TEC de la société à Voreppe, en Isère, un hub américain à Plymouth, dans le Michigan, ainsi qu’un centre technologique universitaire à l’Université Brunel de Londres, sont à l’origine de nombreux alliages et solutions d’aluminium avancés.
Le Constellium Technology Center (C-TEC) est un centre de R&D de renommée mondiale dédié à l’aluminium et à ses alliages. Il a contribué à de nombreuses innovations concernant la conception de nouveaux alliages, les états métallurgiques, les produits, les applications fonctionnelles, la transformation et les processus habilitants. Constellium fournit des ressources de pointe à l’équipe de scientifiques et de techniciens internationaux, qu’il accueille. En outre, le C-TEC dispose d’un réseau universitaire international de haut niveau.
Ludovic Piquier, vice-président senior, excellence opérationnelle et directeur technique, déclare :
« Je suis très fier de soutenir l’ouverture de ce laboratoire commun, et je remercie tous ceux qui ont rendu cette réalisation possible, et en premier lieu nos partenaires, l’UGA et le CNRS. Ce laboratoire nous permettra de continuer à explorer le potentiel de l’aluminium, un matériau d’avenir pour l’économie circulaire de demain. »
Le laboratoire commun 3ALP
Constellium et le CNRS se sont associés à l’Université Grenoble Alpes (UGA) pour créer ce laboratoire commun.
Les collaborations industrielles font partie de l’ADN de Grenoble INP – UGA, institut d’ingénierie et de management de l’Université Grenoble Alpes. SIMAP, laboratoire de Science et Ingénierie des Matériaux et Procédés, qui s’appuie sur l’école Grenoble INP – Phelma, UGA, a été créé en 2007 et est né de la fusion de 3 unités de Recherche du CNRS, de Grenoble INP et de l’UGA.
Le laboratoire commun 3ALP, dont la création est le fruit d’une collaboration de plus de 40 ans entre SIMAP et C-TEC, s’appuiera sur l’expertise de SIMAP en matière de conception d’alliages métalliques et de procédés innovants comme la fabrication additive (ensemble des procédés permettant de fabriquer, couche par couche, par ajout de matière, un objet physique à partir d’un objet numérique). Il a pour ambition de répondre à l’enjeu de l’industrie du futur : le développement durable, particulièrement avec l’extension de la recyclabilité de l’aluminium à toutes ses applications.
Constellium aura accès aux outils de modélisation et de caractérisation de pointe, notamment en lien avec le rayonnement synchrotron, et profitera de l’expérience des scientifiques du SIMAP dans divers domaines : étude des caractéristiques structurelles et mécaniques des matériaux, conception et mise en œuvre instrumentale, développement d’outils d’intelligence artificielle pour les matériaux.
Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, commente :
« Je me réjouis de ce rapprochement avec Constellium qui s’inscrit dans un long historique de coopérations. Nous poursuivons une politique constante de développement des laboratoires communs avec les entreprises de toutes tailles, comme le confirment les plus de 200 laboratoires communs déjà existant. Cette forme ambitieuse de collaboration entre le monde économique et le monde académique s’appuie sur la recherche fondamentale pour apporter une réponse à des défis industriels majeurs. Notre ambition est d’atteindre 400 laboratoires communs en activité d’ici quatre ans. »
La région Auvergne-Rhône-Alpes, qui compte plus de 40 laboratoires communs, est en tête des régions françaises en ce qui concerne la collaboration renforcée entre recherche et entreprise. Près d’un quart de ceux-ci sont suivis et animés par la délégation Alpes du CNRS.