La coopération scientifique ente le Canada et la France est bien établie, le CNRS en est une partie prenante. Ce 25 avril, il a annoncé la création de deux nouveaux laboratoires franco-canadiens qui s’ajoutent aux quatre déjà implantés sur le territoire canadien. Ces deux « International Research Laboratories » sont l’« International Laboratory on Learning Systems » en partenariat avec l’Université McGill, l’ETS, Mila, l’Université Paris-Saclay et CentraleSupélec et le « Quantum Frontiers Lab » avec l’Université de Sherbrooke.
En début d’année, le CNRS a ouvert son 9ème bureau à l’étranger, à Ottawa, la capitale du Canada. Auparavant, la coopération scientifique du CNRS au Canada était gérée depuis son Bureau Amérique du Nord, basé à Washington. En janvier 2019, une antenne conjointe entre le CNRS et l’Université de Lyon, hébergée par l’Université d’Ottawa, avait été créée dans le but de renforcer et développer des actions partenariales franco-canadiennes dans tous les domaines de la connaissance. Cette création permettait ainsi au CNRS de réaffirmer le haut niveau de son engagement avec le Canada, un de ses tout premiers partenaires internationaux.
La création du nouveau bureau du CNRS au Canada vise ainsi à amplifier ces efforts menés depuis plusieurs années et à nouer de nouvelles passerelles avec les universités, organismes de recherche et agences de financement.
Lorsqu’on demande à Jean Matas, Directeur du CNRS, les raisons de l’ouverture de ce bureau, il assure :
« Ce nouveau bureau devrait permettre au CNRS de bâtir une démarche partenariale plus diversifiée et ciblée avec les acteurs de la recherche. Le Canada, 4ème pays en intensité de co-publications avec plus de 2 400 articles scientifiques chaque année est un partenaire incontournable du CNRS. Nous partageons plusieurs grandes stratégies scientifiques comme l’intelligence artificielle, les sciences quantiques ou encore les sciences océaniques et polaires pour lesquelles le Canada dispose d’importantes forces en matière de recherche et d’innovation réparties dans les différentes provinces et territoires. A travers les partenariats avec les acteurs, nous souhaitons également bénéficier des complémentarités d’approche de la recherche nord-américaine afin de mieux répondre aux différents défis sociaux à l’échelle globale. »
Les travaux de recherche du CNRS au Canada impliquent chacun de ses instituts thématiques.
Antoine Petit, PDG du CNRS, souligne :
« Grâce à son long historique de coopérations, son ancrage pluridisciplinaire et son rôle dans la coordination de plusieurs stratégies nationales françaises, le CNRS bénéficie au Canada d’une reconnaissance forte auprès des décideurs gouvernementaux, des bailleurs de fonds canadiens ainsi que des universités. Avec ces deux nouveaux laboratoires internationaux, le CNRS renforce son implantation au Canada où il a créé début 2022 un bureau de représentation. »
L’IRL International Laboratory on Learning Systems (ILLS)
Ce laboratoire associe le CNRS, l’Université McGill, l’Ecole de technologie supérieure (ETS) de Montréal, l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila), l’Université Paris-Saclay et CentraleSupélec.
Les travaux qui y seront menés concerneront le développement d’outils mathématiques pour améliorer les algorithmes de machine learning et en sécuriser l’utilisation. Ces algorithmes pourront être utilisés pour le traitement du langage naturel et de la parole, pour des applications autour de la vision par ordinateur et du traitement des signaux.
L’ILLS encouragera la mobilité internationale entre les équipes canadiennes et françaises pour ‘augmenter les chances de collaborations à long terme entre chercheurs, professeurs, post-doctorants, doctorants et étudiants en master.
Le Quantum Frontiers Lab
La France et le Québec ont collaboré durant une quarantaine d’années autour du quantique avant que l’International Research Projet « Laboratoire circuits et matériaux quantiques » (LCMQ) ne voie le jour, en 2017, en partenariat avec le département de physique de l’Université de Sherbrooke, le Laboratoire national des champs magnétiques intenses du CNRS (situé à Grenoble et Toulouse) et le Laboratoire de physique des solides (CNRS/Université Paris-Saclay).
Cet IRP est donc aujourd’hui un IRL dont les deux axes de recherche sont les matériaux quantiques, les circuits et dispositifs quantiques, dans la perspective du ressourcement scientifique des technologies quantiques. Son objectif est de mener une recherche internationale collaborative de pointe, de faciliter l’échange de chercheurs et d’étudiants entre l’Université de Sherbrooke et la France, et de favoriser des projets innovants entre les communautés françaises et québécoises.
Les scientifiques pourront s’appuyer sur la complémentarité des dispositifs de mesure expérimentaux entre l’Université de Sherbrooke et les laboratoires français, le partage des moyens de calcul, les grandes infrastructures de recherche en France ainsi que sur le Quantum Fab Lab de l’Institut Quantique de Sherbrooke.
La création de cet IRL aux côtés de l’IRL LN2, créé en 2012, dédié aux nanotechnologies & nanosystèmes et également mené avec l’Université de Sherbrooke, représente un développement stratégique pour les deux partenaires autour des technologies quantiques.