Début mai, les ministres du numérique du G7, rejoints par le ministre ukrainien du numérique, se sont réunis pour discuter de la question urgente de la cyber-résilience des infrastructures numériques dans le contexte de l’offensive menée par la Russie contre l’Ukraine. Suite à cette réunion, le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a appelé les pays du G7 à créer un groupe de travail pour protéger leurs infrastructures essentielles de TI et de télécommunications.
Le 24 mars dernier, les dirigeants du G7, se réunissaient à Bruxelles à l’invitation de l’Allemagne, qui en assure la présidence, « pour renforcer davantage leur coopération face à l’agression injustifiable, non provoquée et illégale de la Russie et à la guerre que le président Poutine a choisi de mener contre l’Ukraine, une nation indépendante et souveraine. »
Ils y ont affirmé leur soutien à l’Ukraine et ont déclaré au sujet de la cybersécurité :
« Nous poursuivrons nos efforts pour aider l’Ukraine à défendre ses réseaux contre les cyberincidents. Pour nous préparer à toute intervention cybernétique malveillante que pourrait mener la Russie en réponse aux mesures que nous avons prises, nous prenons des dispositions pour accroître la résilience des infrastructures de nos pays respectifs en renforçant nos cyberdéfenses coordonnées et en améliorant notre compréhension commune des cybermenaces. Nous nous efforcerons également d’exiger des comptes des acteurs qui se livrent à des activités de destruction, de perturbation ou de déstabilisation dans le cyberespace. »
Soutenir la résilience de l’infrastructure de l’information, des communications et des télécommunications
Dans une déclaration commune, le 10 mai, les ministres du numérique du G7 et de l’Ukraine se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour aider l’Ukraine à défendre ses réseaux contre les cyberincidents.
Ils ont affirmé :
« La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a mis en évidence la dépendance des activités critiques des sociétés connectées aux infrastructures numériques, en particulier aux infrastructures de télécommunication, et aux vulnérabilités associées. Nous soulignons l’importance de protéger l’infrastructure numérique des sociétés libres contre les ingérences malveillantes. »
Les ministres ont demandé l’application de la recommandation du Conseil de l’OCDE sur la sécurité numérique des activités critiques qui exhorte les gouvernements à « adopter des
politiques renforçant la sécurité numérique des activités critiques sans compromettre les
avantages de la transformation numérique et l’influence des régimes autoritaires. »
En juin 2018, lors du Sommet de Charlevoix, au Canada, le G7 a annoncé la création du Mécanisme de réponse rapide (MRR) pour défendre la démocratie contre les menaces étrangères. Il aide à coordonner les réponses à la manipulation de l’information et à la désinformation, François-Philippe Champagne a déclaré que le groupe de travail qu’il propose serait similaire.
Il explique :
« J’ai proposé avec la présidence qu’il y ait une discussion sur un groupe de réaction rapide sur la cybersécurité. L’idée est de savoir comment nous pouvons nous rendre plus résilients dans le contexte de la guerre en Ukraine, mais aussi de comprendre que la 5G et l’internet des objets auront un impact sur notre vie quotidienne et de comprendre que les réseaux de télécommunications sont probablement les plus importants et constituent des infrastructures essentielles dans l’économie du 21e siècle. »
Les ministres ont assuré que la priorité devait être donnée au soutien de la résilience de l’infrastructure de l’information, des communications et des télécommunications, ils doivent également travailler à faciliter les transferts de données transfrontaliers, à soutenir les marchés numériques concurrentiels et à promouvoir l’utilisation de e-documents pour faciliter le commerce international.
François-Philippe Champagne conclut :
« pour moi, avoir un groupe de travail serait l’un des meilleurs moyens de mettre en œuvre la vision, les actions et les intentions énoncées dans le communiqué. Travaillons ensemble pour mettre en commun nos ressources et nos différentes agences afin d’y arriver. »