L’objectif d’AIOLOS, plateforme de collecte de données multi-sources en temps réel, basée sur l’IA et la modélisation prédictive, est de détecter une épidémie liée à un pathogène respiratoire dès les premiers signes, en surveiller sa progression, prendre les mesures appropriées et évaluer leur impact. Ce projet, mené par Sanofi en France et Fraunhofer en Allemagne, en partenariat avec CompuGroup Medical, Quinten Health, Impact Healthcare et Umlau, filiale d’Accenture, a reçu le 5 mai dernier l’approbation des gouvernements français et allemand et est donc lancé.
Le monde entier a été sidéré par l’ampleur de la pandémie du Covid-19 et s’est trouvé démuni pour y répondre. Gérer de telles épidémies impose le recours à des systèmes de surveillance résilients et multipartites, à l’instar de la plateforme AIOLOS.
AIOLOS, une réponse à l’appel à projets franco-allemand en matière d’IA
Le 3 février 2021, les ministères de l’Economie français et allemand ont lancé un APP pour « Dynamiser l’offre de solutions en intelligence artificielle (IA) pour la prévention des risques, la gestion des crises et la résilience dans trois domaines d’application », l’un d’eux concernait la santé et notamment la détection des épidémies. AIOLOS répond à ses exigences pour les consortiums : être bi-nationaux, associer à minima un organisme de recherche et une entreprise et présenter un budget total d’au moins 4 millions d’euros.
Un consortium associant au minimum une entreprise et un organisme de recherche
Le consortium est mené par l’entreprise Sanofi en France et l’organisme de recherche appliquée Fraunhofer en Allemagne.
Créée en 1949, la Fraunhofer-Gesellschaft compte 76 instituts et unités de recherche dans toute l’Allemagne et plus de 30 000 employés, principalement des scientifiques et des ingénieurs. Les deux instituts participant au projet AIOLOS, Fraunhofer Institute for Translational Medicine and Pharmacology (ITMP) et Fraunhofer Institute for Algorithms and Scientific Computing (SCAI), combinent une expertise en science des données médicales et en science informatique et se focalisent, entre autres, sur le développement d’algorithmes.
Le Dr AimoKannt, de l’Institut Fraunhofer de médecine translationnelle et de pharmacologie ITMP, explique :
« AIOLOS est une excellente occasion d’intégrer différents types de données provenant de sources variées, pour améliorer notre compréhension et notre stratégie de réponse aux nouvelles épidémies. Il est important de noter que les agents pathogènes respiratoires ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, c’est pourquoi les partenaires français et allemands unissent leurs forces et combinent leurs compétences et leurs capacités pour mieux se préparer aux épidémies à venir. »
Sanofi et la Fraunhofer-Gesellschaft auront pour partenaires CompuGroup Medical, un des leaders allemands de l’e-santé, Quinten Health, entreprise parisienne spécialisée dans les données de la vie réelle, Impact Healthcare, cabinet de conseil basé à Paris spécialisé dans la gestion stratégique et opérationnelle de projets innovants en santé numérique et dans l’utilisation de données de santé, ainsi que Umlaut, filiale d’Accenture, fournisseur de prestations de conseil, d’accompagnement et d’ingénierie.
D’autres acteurs publics ou privés sont associés à ce projet, ils apporteront leur expertise scientifique et technique et pourront mettre à disposition leurs données.
Le financement
AIOLOS a obtenu, côté français, le soutien du Plan d’investissement France 2030 et côté allemand, celui du Ministère Fédéral des Affaires économiques et de l’Action climatique en Allemagne, dans le cadre de l’appel à projets franco-allemand portant sur l’utilisation de technologies d’intelligence artificielle pour la prévention des risques, la gestion de crise et la résilience.
Un prototype de la plateforme, ciblant tout d’abord la France et l’Allemagne sera proposé au plus tard dans deux ans. Cette solution sera par la suite étendue à l’Europe permettant ainsi de soutenir la mission portée par l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire, HERA.
D’autre part, le consortium pourra coopérer avec le Global Hub for Pandemic and Epidemic Intelligence, lancé par l’OMS à Berlin, mais aussi avec d’autres acteurs clés de ce domaine au niveau mondial.
Le Dr Cédric Mahé, vice-président associé et responsable mondial du département Modélisation, Epidémiologie et Data Science au sein de l’entité vaccins de Sanofi à Lyon, conclut :
« Le projet AIOLOS va permettre d’établir un cadre pour l’analyse des données de vie réelle, en s’appuyant à la fois sur l’intelligence artificielle et sur la modélisation des maladies infectieuses. L’ambition est de proposer une grille d’analyse commune des scénarii épidémiques plausibles, une condition préalable essentielle à la construction d’un modèle résilient. Le projet ne sera pas mené isolément, mais s’appuiera sur les nombreux efforts en cours dans le monde entier pour renforcer les mesures de préparation à de futures pandémies. Cette plateforme devrait avoir un fort impact positif pour la santé
publique mais aussi dans divers secteurs de l’économie. »