Siquance, spin off du CEA et du CNRS, a été lancée officiellement le 29 novembre dernier à Grenoble. L’ambition de ses trois cofondateurs est d’en faire un leader de l’informatique quantique universelle en développant et en commercialisant un ordinateur quantique universel à grande échelle sur la base des technologies de la microélectronique, en exploitant les capacités des producteurs de semi-conducteurs européens.
Le calcul quantique devrait permettre de résoudre des équations complexes, actuellement hors de portée des ordinateurs classiques, et ceci jusqu’à 1 milliard de fois plus vite tout en diminuant la consommation énergétique. Il adresse une variété de secteurs industriels stratégiques et/ou de pointe : santé, ingénierie, météorologie, finance… Disruptif, il offre une opportunité à l’Europe de rétablir l’équilibre des forces avec les États-Unis et la Chine qui se disputent la suprématie dans ce domaine.
Bien que devancée par ces deux derniers qui investissent massivement dans le quantique, la France possède d’indéniables atouts dans ce domaine : une recherche d’excellence, des prix Nobels, les simulateurs quantiques d’Atos, Prometheus, le premier générateur de qubits photoniques de Quandela, les processeurs d’information quantique de Pasqal…
Le CEA explore le domaine quantique depuis plus de trente ans, il est présent sur toute la chaine de la valeur du calcul quantique, des matériaux aux algorithmes en passant par l’intégration dans les centres de calcul à haute performance. Aux côtés du CNRS et d’ INRIA, il occupe une place centrale, contribuant au développement des connaissances scientifiques et à la maîtrise d’axes technologiques quantiques clés mais également en renforçant les synergies entre fleurons industriels, organismes de recherche, universités et start-ups.
Jean-Philippe Bourgoin, responsable du programme quantique du CEA, déclare :
« Le CEA mène un programme de grande ampleur sur les technologies quantiques, visant à apporter les ruptures indispensables à leur développement, en particulier sur le calcul quantique. Il s’agit aussi d’anticiper la révolution du traitement de l’information qui accompagnera son déploiement. Acteur historique de la recherche sur le quantique et le semi-conducteur, nous nous réjouissons de voir nos avancées scientifiques, nos briques technologiques et le travail conjoint avec le CNRS, être à la racine de nouvelles entreprises deeptech dans ce domaine porteur d’enjeux forts de souveraineté industrielle et stratégique ».
Etre aux avant-postes de la souveraineté française et européenne dans le domaine du calcul quantique.
Créée par Maud Vinet (CEO, issue du CEA, lauréate ERC), Tristan Meunier (CTO, issu du CNRS, lauréat ERC) et François Perruchot (COO, issu du CEA), experts internationaux des technologies silicium, de l’ingénierie quantique et du marketing stratégique, Siquance s’appuie des années de travaux de recherche au CEA et au CNRS, dans les locaux desquels ses fondateurs travaillent ensemble depuis six ans et a été lauréate du Grand Prix 2022 d’I-lab.
La start-up, fortement soutenue par le CEA et le CNRS, présents à son capital, a bénéficié de leurs expertises et capacités de R&D, de leurs propriétés intellectuelles, de leurs moyens technologiques ainsi que de leurs solides écosystèmes couvrant l’ensemble des enjeux technologiques du quantique, de la recherche fondamentale à l’industrialisation.
Elle vise à développer un ordinateur quantique à base silicium, c’est à dire à partir des mêmes technologies que celles des circuits intégrés standards. La rupture technologique principale repose sur la transformation d’un transistor, unité de base du calcul classique, en un bit quantique, unité de base du calcul quantique. Assemblés, ces bits quantiques formeront un nouveau type de calculateur, capable de résoudre de nombreux problèmes aujourd’hui inaccessibles aux ordinateurs classiques.
Maud Vinet déclare :
« Grâce à la filière industrielle des semi-conducteurs et au calcul quantique qui permet d’adresser tous les domaines de l’industrie, Siquance souhaite s’imposer rapidement et se déployer sur un marché mondial qui a terme ambitionne de créer une valeur de plusieurs centaines de milliards d’euros pour tous ces domaines ».
Dans le cadre d’un programme de R&D avec le CEA et le CNRS, deux laboratoires communs, des formes de collaboration entre recherche publique et entreprises, seront mis en place.
Jean-Luc Moullet, Directeur général délégué à l’innovation au CNRS, conclut :
« Le CNRS poursuit son investissement stratégique dans le domaine du quantique avec la création de Siquance. Nous sommes ravis de contribuer, conjointement avec un autre organisme de recherche, à l’émergence d’un nouvel acteur clé du secteur en France. Nous sommes confiants dans le potentiel de notre écosystème pour reproduire une approche partenariale similaire, à la hauteur des enjeux de souveraineté technologique et industrielle de notre pays ».