À l’heure actuelle, l’industrie de l’informatique traverse une crise particulière : une pénurie de semi-conducteurs, essentiels dans la production de certains composants ou au fonctionnement d’appareils connectés. La pandémie de Covid-19 a empêché les usines, plus particulièrement celles de Taïwan, le pays où la plupart des composants sont fabriqués, de tourner à plein régime, et a donc provoqué un creux de production. Pour le CEO du géant américain Intel, cette pénurie qui affecte plusieurs secteurs pourrait se prolonger jusqu’en 2023 malgré le fait qu’elle semble s’atténuer.
Une pénurie des semi-conducteurs sans précédent qui affecte de nombreux secteurs
Le retour à la normale suite à la pénurie des composants électroniques ne semble pas être pour tout de suite. C’est ce qu’affirme le PDG d’Intel, Pat Gelsinger :
“La forte demande continue de faire pression sur la chaîne d’approvisionnement. Je m’attends à ce que les pénuries touchent le fond au second semestre, mais il faudra un à deux ans avant que le secteur soit capable de répondre entièrement à la demande. […] De plus, nous pensons simplement que les petits acteurs ne seront pas en mesure de survivre”
La pénurie des semi-conducteurs est un coup de massue gigantesque quand on sait que nombreuses sont les entreprises, établissements et particuliers qui ont eu besoin d’ordinateurs et de tablettes pour organiser au mieux le télétravail. De plus, le développement de l’IA, l’arrivée de la 5G et bien d’autres innovations sont gourmandes en semi-conducteurs.
Parmi les secteurs les plus touchés, on retrouve l’industrie automobile qui voit des constructeurs suspendre temporairement la production de certains véhicules dont le fonctionnement dépend de l’électronique et donc, des semi-conducteurs.
La stratégie adoptée par Intel afin de limiter la pénurie et relancer l’économie dans le secteur
Afin d’atténuer en partie cette pénurie, Intel a dévoilé en mars dernier une nouvelle stratégie qui s’appuie sur deux axes : le recours à des sous-traitants et le développement de la fabrication en interne. La firme va également investir 20 milliards de dollars dans deux usines en Arizona, aux États-Unis, et il est évoqué qu’elle est en discussion afin d’acquérir, pour environ 30 milliards de dollars, la société Global Foundries, une des plus importantes fonderies de semi-conducteurs au monde avec TSMC.
Dans la stratégie adoptée par le groupe, celle-ci a dû faire un choix en favorisant la production de CPU Xeon, destinés aux professionnels. Toutefois, il est à noter que pour un processeur Xeon fabriqué, trois ou quatre processus destinés aux particuliers ne sont pas construits. Pat Gelsinger ajoute :
“La numérisation de tous les produits s’accélère, créant une énorme opportunité de croissance pour notre entreprise et nos clients, aussi bien sur notre cœur de métier que sur des activités émergentes.”
Malgré cette crise, Intel prévoit un chiffre d’affaires de 77,6 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année, contre 77 milliards auparavant, mais également un bénéfice ajusté par action de 4,80 dollars, contre 4,60 dollars précédemment et dégage un bénéfice net de 5,1 milliards de dollars, stable par rapport à 2020.