La gendarmerie nationale a accueilli la semaine dernière, pour la première fois, des représentants des forces de sécurité intérieure de douze États membres. L’objectif était notamment de co-construire une stratégie européenne commune sur la question de l’intelligence artificielle, toujours plus présente dans notre quotidien.
L’IA se fait plus présente dans notre société, et ce depuis plusieurs années. La gendarmerie nationale, bien consciente de son impact et des défis qu’elle représente, en a fait “un des enjeux majeurs de sa stratégie de transformation”, d’après un article publié sur leur site. C’est dans ce cadre que s’est tenu, à Paris, sur deux jours, le tout premier colloque des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) sur l’IA. Vingt-six représentants de treize gendarmeries ou polices européennes étaient présents, le 5 et 6 octobre, à Paris.
L’objectif de ce rendez-vous : co-construire une stratégie européenne commune sur la question de l’IA. Depuis plusieurs années, la gendarmerie nationale travaille sur le sujet de l’IA et a développé une expertise dans plusieurs domaines: la formation, la conformité, l’enrichissement de partenariats extérieurs, la recherche et le développement. Que ce soit au niveau national ou au niveau européen, l’Institution voit la nécessité d’anticiper et de saisir les différents enjeux de cette nouvelle technologie.
C’est Patrick Perrot, conseiller IA de la gendarmerie et adjoint au Commandement de la gendarmerie dans le cyberspace, qui a introduit la nécessité de se pencher sur ce sujet. Il prend la parole, pendant ce séminaire pour expliquer que “C’est au niveau européen que se construit le cadre éthico-juridique dans lequel nos systèmes I.A. se déploieront. Il est donc déterminant que chacune des avancées I.A. réalisées dans le domaine de la sécurité s’inscrive à ce niveau. Par ailleurs, les enjeux de sécurité dépassant de plus en plus souvent nos frontières, il est devenu nécessaire que notre compréhension de l’I.A., les travaux et méthodes dans ce domaine soient partagés à cette échelle.”
Au cours de ce colloque, les représentants ont chacun évoquer la stratégie nationale de leur pays, puis, tous ont échangé sur des actions à mettre en place. D’après la gendarmerie nationale, ces échanges ont révélé une volonté commune de “renforcer la formation des forces, d’intensifier le développement d’outils opérationnels ainsi que les partenariats avec les entreprises européennes, d’anticiper le futur cadre juridique et de construire ensemble un outil d’évaluation des systèmes de l’IA et enfin, de mieux et davantage sensibiliser les citoyens”. Il était aussi question de présenter les travaux menés par des experts dans le cadre de l’AI strategic group, hébergé par Europol et co-dirigé par le général Perrot pour la gendarmerie nationale. Ce colloque sur l’IA était une première, il incarne la volonté de développer une expertise européenne en matière de lutte contre la criminalité et d’innovation judiciaire.