Ce jeudi se tient le Colloque Digital France-Royaume Uni au cours duquel les ministres Mounir Mahjoubi et Matt Hancock ont fait plusieurs annonces d’importance concernant le numérique et leur collaboration dans le domaine.
Renforcer la collaboration entre la France et le Royaume-Uni
La France et le Royaume-Uni ont fait du développement de l’économie numérique l’une de leurs priorités nationales. Les deux pays sont considérés comme des pays leaders en la matière, attirant investisseurs et talents du monde entier. Ils ont à cœur d’offrir des écosystèmes propices au développement de l’innovation : la France a annoncé une série de 100 mesures destinées à faciliter l’activité des start-ups tandis que le Royaume-Uni a annoncé 1 milliard de livres d’investissements dans les infrastructures numériques pour mieux encourager le développement du numérique sur l’ensemble de son territoire. C’est sur ces acquis communs que les deux pays se sont engagés, lors du sommet bilatéral UK-France qui s’est tenu à Sandhurst en janvier 2018, à renforcer leur collaboration dans le domaine du numérique.
Comme l’indique le gouvernement britannique dans un communiqué de presse, le secrétaire au numérique Matt Hancock est donc aujourd’hui à Paris à l’occasion de cet événement pour annoncer, avec Mounir Mahjoubi, un ensemble de mesures visant à renforcer les liens entre les industries numériques du Royaume-Uni et de la France.
- Un nouvel accord permettant aux principaux centres de recherche des deux pays d’approfondir leur collaboration
- Les gouvernements nationaux signeront un accord de 5 ans pour travailler ensemble à l’amélioration des services numériques
- Entrepreneur First ouvrira son cinquième bureau international à Paris
Open source et démocratie ouverte
L’objectif est de stimuler les économies numériques des deux pays et de renforcer les liens entre les entreprises de pointe des deux pays. À l’occasion du Colloque Digital France-Royaume Uni, et devant plus de 350 experts des deux pays, Mounir Mahjoubi et Matt Hancock ont signé un « Memorandum of Understanding » (MoU) sera ainsi signé dans le domaine de l’open source, sujet essentiel pour garantir une démocratie ouverte et dans lequel les deux gouvernements ont l’ambition de donner l’exemple. La France s’est par exemple engagée à garantir 100% de numérisation des démarches administratives d’ici 2022. Ce premier MoU scellera la volonté des deux pays d’unir leurs efforts et leur collaboration en la matière.
Partenariat entre DATAIA et The Alan Turing Institute
Le deuxième MoU signé ce jour porte sur un partenariat inédit entre les deux plus grands instituts nationaux : l’INRIA et l’Alan Turing Institute. Le centre d’intelligence artificielle et de données du Royaume-Uni, The Alan Turing Institute, a en effet signé un accord avec l’institut français DATAIA pour promouvoir la collaboration entre les secteurs français et britannique.
Les deux organisations poursuivront ainsi des recherches collaboratives dans des domaines d’intérêt commun dont l’équité et la transparence dans la conception et la mise en œuvre des algorithmes. Elles travailleront également conjointement pour partager leur expertise, ouvrant la voie à des chercheurs invités dans chaque institut et organiseront des ateliers conjoints et des appels de financement.
Inclusion et diversité
Enfin, les ministres rappelleront les engagements pris des deux côtés de la Manche pour faire du numérique un vecteur d’inclusion et un moteur de la diversité. Le gouvernement britannique a présenté il y a quelques mois la Tech Talent Charter pour inciter l’ensemble des acteurs du numérique à s’engager vers davantage d’ouverture et d’égalité. Du côté français, la Mission French Tech en a fait l’un de ses enjeux principaux.
Parallèlement, l’entreprise londonienne Entrepreneur First, l’un des leaders de l’excellence britannique en matière de le développement des talents technologiques, a annoncé poursuivre son expansion mondiale en ouvrant avec un nouveau bureau à Paris. Cela devrait permettre de mettre en avant la technologie britannique et de faire la promotion des possibilités de collaboration interentreprises.
Le secrétaire numérique britannique Matt Hancock a déclaré :
“Le Royaume-Uni est une dynamo numérique, de plus en plus reconnue dans le monde entier comme un lieu où l’ingéniosité et l’innovation peuvent s’épanouir. Quatre entreprises technologiques sur dix en Europe valent plus de 1 milliard de dollars et Londres est la capitale européenne de l’intelligence artificielle.
La France fait également du bon travail dans ce domaine et ces nouveaux partenariats montrent la force et la profondeur de nos industries technologiques respectives et constituent la première étape dans le développement de relations de travail plus étroites. Cela nous aidera à mieux servir nos citoyens et à stimuler nos économies numériques.”
Alan Wilson, PDG de l’Institut Alan Turing, a quant a lui indiqué :
“L’objectif fondamental de nos recherches est de construire un monde enrichi de données et d’IA pour le bénéfice de tous. Pour ce faire, il est essentiel de forger des collaborations internationales et de partager nos connaissances, notre expertise et nos idées avec d’autres centres de recherche à travers le monde.
L’Institut Alan Turing et DATAIA partagent tous deux une vision pour la construction de la recherche en science des données et en intelligence artificielle qui transcende les frontières disciplinaires et reconnaît les implications sociétales des données et des algorithmes. C’est un plaisir de lancer cet engagement et nous sommes impatients de travailler avec eux pour faire progresser l’excellence britannique et française dans ce domaine.”
Matt Clifford, co-fondateur et PDG d’EF, a déclaré:
“EF existe pour permettre aux personnes les plus ambitieuses du monde de développer des entreprises extraordinaires. Elle a été fondée à Londres, où nous avons déjà contribué au développement de sociétés à forte croissance.
Alors que nous poursuivons notre expansion mondiale, nous sommes impatients de travailler avec les futurs créateurs français et de renforcer les liens entre les entreprises et les investisseurs des deux pays.”