Début juillet, la Direction Générale de l’Armement (DGA) a annoncé la phase d’industrialisation du projet ARTEMIS.IA (Architecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information Multi-Sources et d’Intelligence Artificielle). Piloté par l’Agence du Numérique de Défense (AND), ce programme vise à doter le Ministère des Armées d’une solution souveraine et sécurisée de traitement massif de données (big data) et d’IA. Le 24 juin dernier, ATHEA s’est vu attribuer cette troisième phase du projet.
Les équipements militaires sont de plus en plus interconnectés et dotés de capteurs très performants, générant ainsi un considérable volume de données. Il est devenu nécessaire pour l’armée de développer de nouvelles solutions afin d’exploiter, analyser et corréler toutes ces données pour transmettre rapidement aux forces les informations utiles à la prise de décision. C’est dans cet objectif qu’a pris corps le projet Artemis.IA, démontrant la volonté du Ministère des Armées de développer des capacités robustes, maîtrisées et souveraines, dans le domaine de l’IA. Pour rappel, la loi de programmation militaire 2019-2025 consacre plus de 700 millions d’euros au développement des technologies d’IA.
Artemis.IA
La phase 1 du projet consistait en une preuve de concept, la seconde en la réalisation et l’évaluation de démonstrateurs.
Ces phases initiales d’Artemis.IA ont permis de valider, avec les utilisateurs, les solutions techniques retenues et de faire émerger un écosystème industriel composé d’acteurs académiques et industriels (grands groupes, start-up et PME). Cette troisième étape du projet, pilotée par l’AND, comprend le passage à l’échelle et l’industrialisation de la plateforme livrée dans le cadre de la phase précédente.
La phase d’industrialisation
Le projet Artemis.IA entre désormais dans une phase d’industrialisation, qui prévoit outre le déploiement de cette première plateforme opérationnelle, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.
La première application sera dédiée à l’exploitation d’informations multi-sources au profit de la fonction interarmées du renseignement et sera livrée à compter de 2023.
Dans le futur, la solution d’ATHEA permettra au Ministère des Armées de développer de nouvelles applications d’IA au sein de ses différents systèmes, en conciliant décloisonnement et partage maîtrisé des informations. Les champs d’application sont nombreux et concernent tous les domaines qui manipulent de grands volumes de données et pour lesquels la souveraineté et la sécurité sont cruciaux : renseignement, logistique, cybersécurité, suivi de la santé des militaires, maintenance prévisionnelle ou surveillance maritime.
En outre, un kit de développement et d’intégration Artemis.IA, ouvert au monde industriel et académique, permettra également de réaliser des applications facilement intégrables et d’accélérer le cycle de l’innovation. En tant que plateforme modulaire, Artemis.IA bénéficiera des futures avancées technologiques dans le domaine du big data et de l’IA, permettant ainsi de mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère.
La réalisation de la plateforme attribuée à ATHEA
Lancée en juillet 2021, ATHEA, co-fondée par Atos et Thales, s’appuie sur un écosystème de grandes entreprises industrielles et numériques telles que Capgemini, Sopra Steria Group et Airbus Defense & Space mais aussi sur des ETI, PME, startups et organismes de recherche spécialisés dans le traitement de données massives et l’IA. Une centaine d’experts travaillent ainsi sur la phase d’optimisation et de préparation de l’industrialisation du programme depuis plus d’un an.
Philippe Gasc, Président d’ATHEA, affirme :
« Ce premier grand contrat illustre la confiance que la DGA et les forces armées portent aux équipes d’ATHEA pour développer une solution de très haut niveau technologique, spécifiquement adaptée au monde de la défense. L’exploitation des données représente un enjeu majeur pour conserver la supériorité opérationnelle des forces armées. Nous sommes fiers de développer une solution souveraine qui permettra à la France d’agir de façon autonome dans les domaines du renseignement, du commandement des opérations et dans l’espace numérique. »